Yousfi : «L’Algérie produira du pétrole de longues années encore»
Le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a assuré dans un entretien accordé au mensuel français Arabies que l'Algérie continuera à produire du pétrole et des hydrocarbures en général «de longues années encore». Pour soutenir ses propos, le ministre a tenu à rappeler, dans cet entretien publié dans l'édition du mois de mars, que l'Algérie dispose d'«un bassin sédimentaire très vaste, encore relativement peu exploité et d'une région offshore significative totalement inexplorée». En réponse au mensuel qui l'interpellait sur le risque que le pétrole soit en train de vivre «ses dernières années», M. Yousfi a affirmé que les publications récentes portant sur les perspectives énergétiques mondiales à long terme s'accordent à dire que les sources d'énergie d'origine fossile continueront à jouer «un rôle central». Il a, en outre, soutenu que les conditions d'exploitation et la durée de vie d'un gisement d'hydrocarbures dépendent de la bonne connaissance de celui-ci et de l'économie des conditions de récupération, ells-mêmes tributaires du développement de technologies nouvelles et performantes. «En Algérie, nous sommes conscients de l'importance à accorder à l'effort d'exploration», a dit le ministre, rappelant que de nouvelles dispositions législatives viennent d'être adoptées, dans ce sens, par les deux chambres du Parlement algérien. Il a indiqué dans la foulée que le secteur de l'énergie et des mines prévoit «un important programme d'investissements», sur le moyen terme, dont une part élevée est destinée à cet effort d'exploration. «Ces décisions devraient permettre de consolider notre base de réserve et renforcer nos capacités de production», a-t-il fait valoir. Par ailleurs, et sur l'hypothèse que l'instabilité de la situation politique au Proche-Orient et au Sahel puisse provoquer une envolée des cours du pétrole en 2013, le ministre a indiqué que s'agissant du Proche-Orient, les tensions survenues dans cette région «contribuent» à soutenir la hausse des prix du pétrole, mais qu'à l'inverse au Sahel où la prospection pétrolière n'est qu'à ses débuts, «l'instabilité politique n'affectera pas l'équilibre pétrolier mondial». De son point de vue, les perspectives géopolitiques pour l'année 2013 «ne laissent pas entrevoir une sortie de crise dans tous les évènements que vit la région depuis des temps lointains, maintenant ainsi une pression haussière sur les prix». D'un autre côté, a ajouté M. Yousfi, les mesures financières prises par les pays développés, notamment en Europe, pour faire face à leurs problèmes de dettes, «continuent de peser sur leur activité économique et maintiennent les risques sur l'activité économique à l'échelle mondiale avec un impact potentiel à la baisse sur les prix». Pour M. Yousfi, le marché étant bien approvisionné, «l'évolution des cours du pétrole pour 2013 sera probablement une répétition de celle de l'année 2012». «Nous nous attendons à une moyenne des prix sur l'année sensiblement équivalente, sauf en cas d'évènement majeur au plan géopolitique», a-t-il estimé.
R. E.
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