Le grand bluff
Ce qui apparaissait comme une décision sage et courageuse du gouvernement de mettre fin à l’anarchie dans le domaine du commerce s’est avéré un flop. La campagne d’envergure lancée il y a une année pour éradiquer les marchés informels qui polluent le paysage et causent des pertes énormes au Trésor public n’était qu’un coup de bluff de la part d’un gouvernement incapable de mettre en pratique de façon pérenne ses propres décisions. Cette vaste campagne de démantèlement des marchés anarchiques avait, dès son lancement, suscité moult interrogations, notamment celles relatives au marché noir des devises du square Port-Saïd qui n’avait pas été «inquiété». Le ministre de l’Intérieur s’était même autorisé un écart en avouant à demi-mot que l’Etat n’était pas en mesure de s’attaquer à ce gros morceau. Menée manu militari, l’opération d’éradication des marchés parallèles devait, avant tout, réhabiliter l’autorité de la puissance publique et redonner confiance au citoyen, à un moment où l’Etat fait de plus en plus preuve d’inertie devant la multiplication des fléaux sociaux, dont le commerce informel qui n’a pas cessé de grandir au fil des ans. Les doutes quant au sérieux des pouvoir publics de mener à terme cette politique d’assainissement de l’activité commerciale dans le pays se sont confirmés. Les étals désordonnés et sales des vendeurs hors-la-loi reviennent de plus belle, sans que l’administration locale puisse faire quoi que ce soit pour les déloger de nouveau, après qu’elle eut fait preuve d’une incapacité totale à trouver des solutions de rechange à ces milliers de citoyens qui s’adonnent à cette activité nuisible.
Lina S.
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