L’expert Mouloud Heddir : «L’Algérie gagnerait à adhérer à l’OMC»
L'Algérie gagnerait à adhérer à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), a affirmé, aujourd'hui dimanche, à Alger, l'expert Mouloud Heddir, selon lequel cette adhésion constitue une «étape importante dans la poursuite de son intégration à l'économie mondiale». «Notre destin économique est lié au reste du monde. Nous dépendons du commerce extérieur, alors on ne peut pas rester en dehors d'une organisation où se négocie tout le commerce mondial», a-t-il déclaré au forum du quotidien El Moudjahid. L'adhésion de l'Algérie à l'OMC aura, selon cet ancien cadre du ministère du Commerce, un «impact positif» sur les conditions commerciales et d'investissements entre (notre) pays et le reste du monde et contraindra les décideurs à s'orienter résolument vers une économie plus libérale. «Il n'y a pas un meilleur moyen pour défendre ses intérêts que d'être à l'intérieur de cette organisation», a-t-il souligné. Les efforts importants que doit accomplir l'Algérie pour accéder au système du commerce international portent sur la mise en place d'une politique économique stable, qui passe d'abord par la clarification de la position commerciale externe de l'Algérie. «Nous devons, en premier lieu, remettre sur pied la politique nationale de commerce extérieur en commençant par assumer cette ouverture commerciale décidée au début des années 1990», a-t-il estimé. Enumérant les faiblesses de l'économie algériennes qui sont, a-t-il dit, «autant de handicaps à une intégration au sein de l'OMC», Heddir distingue les disparités existantes entre la politique commerciale extérieure et celle relative à l'investissement étranger en Algérie. «Il faut mettre en cohérence ces deux politiques car elles sont extrêmement liées», a-t-il préconisé, dénonçant la politique de subventions menée jusque-là par les pouvoirs publics et qui profite, a-t-il dit, «aux producteurs étrangers». Il a plaidé, en outre, pour l'institution d'une meilleure protection des droits de propriété intellectuelle et pour la clarification, dans le secteur de l'énergie, des conditions d'investissement dans l'activité avale. Revenant sur les relations algéro-européennes, M. Heddir a estimé que ce bloc a obtenu «d'énormes avantages» dans le cadre de l'accord d'association Algérie-UE signé en 2002 et entré en vigueur en 2005. «L'Algérie aurait dû mener les négociations pour l'accession à l'OMC en même temps que celles menées avec les Européens», a-t-il relevé. L'Algérie tiendra le 5 avril prochain, à Genève, la 11e réunion formelle des négociations multilatérales pour son accession à cette organisation. Depuis son installation en 1995, le groupe de travail chargé de l'accession de l'Algérie à l'OMC a tenu dix réunions formelles et deux réunions informelles dont la dernière s'est déroulée fin mars 2012. Une vingtaine de projets d'accords d'engagement sur les questions systémiques sont en cours de discussion. Sur le plan bilatéral, les négociations se poursuivent avec 13 pays et des progressions notables ont été enregistrées avec plus de la moitié d'entre eux, selon des sources poches du dossier. Six accords bilatéraux (Venezuela, Cuba, Suisse, Brésil, Uruguay et Argentine) ont été déjà finalisés, rappelle t-on.
R. E.
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