La tête dans le sable
Les leaders politiques sont de plus en plus nombreux à sortir des déclarations pour tirer la sonnette d’alarme sur ce qui se tramerait dans le sud du pays, avec ces rassemblements de chômeurs qui risquent, il est vrai, de dégénérer, et dénoncer des «tentatives de déstabilisation», un peu à la manière de l’ancien parti unique, c’est-à-dire sans profondeur et sans conviction. Du FLN à Louisa Hanoune, en passant par les nouveaux députés de l’APN et les organisations dites de masse, tous pressent les pouvoirs publics (l’Etat pompier) à réagir par n’importe quel moyen pour ramener le calme, quitte à faire de fausses promesses, comme ils ont l’art de le faire, ou à faire dans le volontarisme, comme a suggéré la présidente du PT, en appliquant ce qu’elle appelle la «ségrégation positive» au profit des citoyens du Sud. Mais personne n’y a vu l’échec des politiques menées par les gouvernements successifs et celui des représentants à tous les niveaux des institutions locales et nationales, qu’il faudrait appeler à changer. Parce que les mêmes pratiques engendreront fatalement les mêmes désastres. Car c’est d’abord la défaillance de ces ministres, trop occupés à «magouiller», comme l’avoue un apparatchik du FLN (lire l’interview de Si Affif, par ailleurs), et à manœuvrer pour se maintenir au pouvoir en 2014, pendant que la maison brûle, qui aggrave la rupture entre les citoyens et leurs dirigeants. Faut-il, comme mesures d’urgence, congédier le gouvernement Sellal, pour répondre au vœu des protestataires de Ouargla et Laghouat, renvoyer des ministres qui ont failli dans leurs secteurs, ou alors improviser des programmes d’emplois fictifs pour parer au plus pressé ? Que faire ?
R. Mahmoudi
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