La série noire des enfants assassinés continue
La série noire des enfants kidnappés et retrouvés assassinés continue. Avant ces deux bambins de Constantine, Haroun et Ibrahim, d’autres enfants ont été atrocement tués dans des conditions pas toujours élucidées. Les Algériens, émus par ce nouveau drame, ont encore en mémoire le visage angélique de Chaïma, 8 ans, kidnappée de son domicile familial à Zéralda, séquestrée puis abandonnée morte au bord d’une route menant vers son quartier. Les Algériens se souviennent toujours de Yacine, 4 ans, retrouvé mort au fond d’un puits à Alger, un mois et demi après sa disparition en 2007. Les Algériens n’ont pas oublié l’atrocité subie par le jeune Yasser, 3 ans, tué par un monstre en janvier 2008 à la nouvelle ville Massinissa, dans la wilaya de Constantine. Ils n’oublieront jamais la douzaine de crimes crapuleux, commis contre des enfants de bas âge, par des assoiffés de la mort. Ces kidnappings suivis d’assassinats sont de plus en plus nombreux et commis dans différentes régions. Les services de sécurité ont recensé 42 cas d’enlèvements en 2012. En huit ans, 1 000 enfants de 4 à 15 ans ont été enlevés. Le phénomène du kidnapping des enfants, suivi d’assassinat, a commencé à s’installer en 2000. Durant cette année, les services de la police et de la Gendarmerie nationale enregistraient une moyenne de 30 cas par mois. Cela, même si, souvent, les disparitions finissent par être requalifiées en fugues. Ces enlèvements suivis d’assassinats d’enfants renseignent, pour de nombreux observateurs, sur la déliquescence et la violence qui s’empare de pans entiers de la société. Inquiets, les Algériens attendent de leur gouvernement une réponse implacable aux auteurs de tels crimes. Certaines associations réclament l’application de la peine de mort sur les auteurs d’enlèvement, d’agression sexuelle et d’assassinats d’enfants. Plus que jamais, l’Etat est interpellé pour assurer la pleine sécurité à ses enfants.
S. Baker
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