DOK et le mystère Khelil
En déclarant, récemment, que Chakib Khelil «n’est pas rentré en Algérie», Dahou Ould Kablia a comme voulu démentir les «bruits» qui avaient circulé à ce sujet, il y a quelques jours, alors que le nouveau scandale de corruption à Sonatrach, dans lequel le nom de l’ancien ministre de l’Energie est cité, faisait la Une des journaux. Une lecture au deuxième degré de la petite phrase du ministre permet de comprendre que cela signifierait que les autorités algériennes auraient refusé l’accès à Khelil ou l’auraient subséquemment interpellé. Alors qu’on sait qu’il n’y a encore aucune poursuite judiciaire contre lui et qu’on est encore au stade d’investigations très laborieuses qui risquent de prendre plusieurs mois. Ould Kablia lui-même l’avoue en précisant qu’«il est difficile, pour nous, de mettre en cause une personne ou un responsable en l’absence de preuves irréfutables». Il croit peut-être bien faire pour défendre l’image du gouvernement qu’il représente, en tentant de lever toute suspicion de complaisance envers un homme, lequel est maintenant jeté en pâture, qui pèserait sur le pouvoir en général. Mais même à admettre qu’Ould Kablia et le gouvernement algérien croient s’être tirés d’affaire en rejetant ainsi toute responsabilité dans les poursuites «envisageables» contre Khelil, puisqu’on nous confirme qu’il n’était pas venu en Algérie, il faut que ce même gouvernement nous explique ce qu’il pense en faire après : s’il doit lancer un mandat d’arrêt ou d’amener pour entendre le mis en cause – encore faut-il qu’il y ait au préalable une décision du parquet –, et ce que serait son attitude si demain on signalait, de nouveau, le retour de l’enfant prodigue…
R. Mahmoudi
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