Ils veulent nous abrutir
Le journal à sensation Echorouk a encore frappé. Sa cupidité et son outrecuidance, qui le poussent à déterrer les zombies du FIS pour écouler sa camelote, n’ont finalement pas de limites. Après s’être adonné à un show jubilatoire avec ces extrémistes, la barbe toujours là mais désormais douillette comme un nounours en peluche, voilà que ce papier bifteck, qui tire beaucoup plus qu’il ne vend, publie une photo d’un enfant syrien dont l’abdomen est traversé par une balle, qu’il nous présente comme étant le corps sans vie d’un des deux garçons sauvagement assassinés à Constantine. Il eût été naïf de croire que cette machine à mensonges publiât des excuses à ses lecteurs – bizarrement toujours aussi nombreux – pour cette énième bourde due à la course effrénée au spectacle et à la propension démesurée au sadisme et à l’exhibitionnisme. Il n’est pas question, ici, que d’un manque de professionnalisme ou d’une erreur d’appréciation. Ce que vient de commettre encore une fois ce torchon, dont les dettes auprès des imprimeries publiques se chiffrent à plusieurs centaines de milliards, est symptomatique à la fois de l’incapacité des professionnels à mettre de l’ordre au sein de la corporation et de la complaisance suspecte d’un Etat dont la politique en matière de communication est à ce point déplorable, qu’elle a permis à la médiocrité de prévaloir sur la scène médiatique nationale. Que faut-il attendre d’un gouvernement qui ne réagit pas à la diffusion de scènes pornographiques – deux fois de suite – sur la télévision de ce même journal dont on commence à se demander, au vu de son niveau extrêmement bas, si cela ne participe pas d’une action préméditée d’abêtissement des masses.
M. Aït Amara
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