Il veut sa guerre
Laurent Fabius occupe tous les espaces, politiques et médiatiques, pour vendre son projet de guerre contre la Syrie, nonobstant toutes les réserves affichées par ses homologues européens et le rejet du reste de la communauté internationale qui redoute les retombées d’un tel précédent. L’homme est tellement pressé d’en découdre qu’on le croirait investi d’une mission dont dépendrait son propre sort politique. Cette guerre, il la veut comme «sa» guerre à lui, comme il y a deux ans, Nicolas Sarkozy a eu la sienne, en Libye. Il veut, lui aussi, la tête du «dictateur» comme trophée, d’où cette obsession, chez lui, de n’accepter aucune offre de paix à laquelle prendrait part Bachar Al-Assad, président légitime de la République arabe syrienne. Mais, lui, il fait pire que le bourreau de Kadhafi, parce qu’il mène une guerre secrète, donc illégale du point de vue du droit international, contre un pays souverain. A l’entendre dire, au sujet de sa demande de levée de l’embargo sur les armes au profit des milices islamo-fascistes actives en Syrie : «La position que nous avons prise avec François Hollande… », on comprend mieux le poids de cet homme, ancien Premier ministre sous François Mitterrand, connu pour ses jonctions très profondes et très assumées avec le lobby juif, et on comprend dès lors aussi mieux sa facilité de mouvement en Europe et dans les rouages de la politique internationale. Aux dernières nouvelles, l’Union européenne, au début très hostile à cette demande ubuesque – de livrer des armes lourdes, notamment des missiles anti-aériens, à des terroristes –, finit par consentir à l’idée d’en débattre à nouveau la semaine prochaine, pour prendre une décision finale. Fabius aiguise déjà ses armes pour de nouvelles tribunes.
R. Mahmoudi
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