Crime odieux de Constantine : l’étrange silence des partis islamistes
Les partis islamistes et leurs démembrements associatifs se sont distingués ces jours-ci par leur silence assourdissant sur la fin tragique des deux enfants de Constantine. Face à la consternation générale, ces hommes barbus en costume cravate ont fait preuve d’une froideur qui n’a d’égal que le «sang-froid» avec lequel Haroun et Ibrahim ont été étranglés. Pourtant, l’onde de choc provoquée par l’assassinat de ces deux innocents a été ressentie partout en Algérie. Mais, apparemment, pas suffisamment forte pour qu’elle fasse réagir ces partis. Ils n’ont, en tout cas, exprimé aucune compassion pour la famille des victimes dans une affaire qui est loin d’être un simple fait divers. La seule réaction islamiste est venue hier samedi – quatre jours après le drame – de la part de l’Alliance de l’Algérie verte (MSP-El-Islah-Ennahda). Ce «front islamiste» s’est contenté, en marge d’une rencontre consacrée aux «enjeux de la présidentielle de 2014», d’afficher en quelques mots son soutien à ceux – fort nombreux – qui appellent à la condamnation des auteurs de ce double crime à la peine de mort. Une timide réaction qui ne reflète pas la gravité de la situation. Les autres formations et associations d’obédience islamiste se murent toujours dans un silence étrange. Et même les imams proches de ce courant idéologique, très à cheval dans leurs prêches sur les questions liées à la femme, ont fait l’impasse vendredi dernier sur ce fléau qui inquiète l’ensemble des Algériens. Une inquiétude qui a été d’ailleurs vivement exprimée, notamment sur la Toile où de nombreux internautes continuent de condamner cette sauvagerie inexpliquée et inexplicable dont ont été victimes ces deux enfants. Des associations, des ONG ainsi que des partis politiques démocrates ont dénoncé avec la plus grande énergie ce crime innommable, exigeant des sanctions des plus sévères contre les auteurs. Pour que ça cesse, ils ont même réclamé l’application de la peine de mort à l’encontre de ces tueurs d’enfants. Une revendication basée sur la charia très chère aux formations islamistes. Une référence religieuse qu’ils défendent énergiquement quand il s’agit de régenter la femme et la famille, mais qu’ils évoquent à peine dans des affaires criminelles aussi atroces que celle de Constantine. Un islam à géométrie variable !
S. Baker
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