La France craint l’effondrement de son budget défense
Au moment où la France est sur le front, au Mali, et s’apprête à en ouvrir un autre en Syrie, pour venir en aide aux milices syriennes, les milieux politiques et militaires français s’alarment d’un risque d’effondrement du budget de la défense, avec des conséquences désastreuses pour l’industrie militaire qui risquerait ainsi la paralysie, à cause du recul prévisible des demandes d’acquisition de nouveaux équipements. Des experts militaires expliquent que cette situation «inédite» peut éloigner la France définitivement de la scène internationale et des théâtres des opérations, et l’obligerait à retirer ses troupes de certains pays où elle s’est déployée – en Afghanistan, c’est déjà fait, au Mali, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, parle d’un retrait à partir du mois d’avril. «La patrie est en danger !» s’alarme Jean-Louis Carrère, le président socialiste de la commission de la défense du Sénat, annonçant la possibilité de réduction du budget de la défense, avant la publication du Libre blanc, reporté à plusieurs reprises et attendu pour avril. Pour certains membres du Sénat, le report de la publication de ce livre traduit la confusion des politiques sur les nouvelles priorités stratégiques de la France, lesquels ne prévoient pas d’autres interventions militaires à l’avenir, y compris dans les zones réputées incluses dans son espace vital (comme le Mali ou les pays du Sahel en général). Ainsi, parce que la réduction du budget de la défense de 1,56% du PIB en 2011 à 1,1% en 2025 ne permettrait pas à la France de maintenir son rôle actuel. Le budget de la défense s'élève aujourd'hui à 31,5 milliards d'euros, mais l'endettement massif de la France oblige le gouvernement à couper dans les dépenses pour rétablir les comptes publics, mais aussi à réduire les effectifs – dissolution de régiments – et arrêter ou reporter quelques-uns des plus importants programmes d'armement.
Karim Bouali
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