Des élus français accusés d’antisémitisme pour avoir élu un prisonnier palestinien citoyen d’honneur
Des élus français ont été accusés d’antisémitisme par des organisations juives pour avoir élu un prisonnier politique palestinien citoyen d’honneur, a-t-on appris, aujourd’hui lundi, auprès de l’association Argenteuil Solidarité Palestine. Pour cette association, le soutien aux prisonniers palestiniens, victimes permanentes de mauvais traitements et d’isolement, en violation de toutes les normes du droit international, est une «noble cause portée par tout le mouvement de solidarité français, et il est scandaleux de le lier à un quelconque antisémitisme». L’association rappelle que le droit international ne reconnaît pas l’annexion et la colonisation de la Palestine, ni en Cisjordanie ni à Ghaza, et exige une Palestine libre et indépendante aux frontières de 1967. La résistance du peuple palestinien pour la reconnaissance de son Etat et de ses droits est une «noble cause qui mérite d’être défendue, pour un monde plus juste et plus humain», souligne-t-elle dans un communiqué rendu public, signalant que dès qu’un Etat tente de mettre sa législation en accord avec les règles du droit international et européen qui condamnent la colonisation, la «réponse automatique est shoah et antisémitisme». La commune de Bezons, dans le Val d’Oise, a fait récemment «citoyen d’honneur» Majdi Irhima Al-Rimawi, un Palestinien détenu dans une geôle israélienne depuis des années, un acte qualifié de «résistance» et qui a suscité les protestations du côté des organisations juives et d'Israël. Le maire de Bezons, Dominique Lesparre et le conseil municipal ont été accusés d’antisémitisme pour avoir «osé» faire citoyen d’honneur de leur ville le prisonnier palestinien. «Ce prisonnier, comme les 4 500 Palestiniens emprisonnés aujourd’hui en Israël, est un résistant à l’occupation. Et, faut-il le rappeler ici en France, la résistance contre l’occupation est un droit reconnu et défini par le droit international», rappelle encore l’association, s’étonnant comment «Israël s’autorise à critiquer les élus d’une ville française dans leur vote et ne sait donc pas qu’en France, les élus ont un droit de vote indépendant et qu’ils n’ont pas à recevoir d’ordre d’un Etat étranger».
R. I.
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