Mali : l’Algérie ne veut plus d’une mission sous contrôle de la France
La transformation de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) en une opération des Nations unies est devenue «nécessaire» du fait que les forces africaines déployées dans ce pays se sont acquittées de leur mission, a affirmé, lundi à Nouakchott (Mauritanie), le commissaire pour la paix et la sécurité de la Commission de l’Union africaine (UA), Ramtane Lamamra. «Les forces africaines sont déployées pour répondre à des urgences. Une fois ces urgences prises en charge, il est naturel que l’ONU assume ses responsabilités principales à l’égard de la paix et de la sécurité en Afrique, comme elle le fait dans le reste du monde», a déclaré à la presse M. Lamamra à l’issue de la réunion des pays voisins du Mali. Il a expliqué que l’Afrique œuvre pour apporter des solutions africaines aux problèmes qu’elle traverse, une action, a-t-il souligné, tout à fait conforme à l’esprit de l’action africaine commune. Il a toutefois soutenu qu'il était clair que «l’ONU doit assumer ses responsabilités dans ce contexte». M. Lamamra a précisé, à ce propos, que le Conseil de sécurité devrait adopter cette résolution de transformation de la Misma en opération onusienne, en avril prochain. Cependant, a-t-il dit, cela prend en général deux à trois mois pour la concrétiser sur le terrain. «Le financement et la logistique seront pris en charge par l’ONU dans le cadre de son budget. La transformation signifie que les opérations se dérouleraient dans le cadre du mandat de sécurité de l’ONU, un mandat qui aura été négocié avec l’UA, le Mali et les pays de la région», a indiqué le commissaire pour la paix et la sécurité de la Commission de l’UA. Il a souligné, dans ce contexte, l'«importance» que revêt la réunion des pays voisins du Mali, qui, «pour la première fois se réunissent entre eux, en ouvrant également les portes à quelques partenaires internationaux en vue dégager les lignes d’actions nécessaires». S’agissant de l’aide que peuvent apporter les pays africains dans le règlement de la crise malienne, M. Lamamra a estimé qu’«individuellement les pays jouent un rôle différentié». «Il y a des pays comme l’Algérie et la Mauritanie qui ont assuré la fermeture de leurs frontières. Cette action est une contribution directe à cet effort de paix et de stabilisation et au soutien au gouvernement malien et à la communauté internationale dans son ensemble», a-t-il souligné. Il a affirmé, dans ce cadre, l'existence d'actions de partenariat et de coopération, de formation et de fourniture d’équipements. Selon lui, aucun pays de la région, qu’il soit dans la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ou en dehors de cette organisation, n’est vraiment en marge de cet effort collectif conduit par l’UA au Mali avec le soutien de la communauté internationale. Evoquant, par ailleurs, l’aide humanitaire onusienne pour l’Afrique, M. Lamamra a relevé l’existence d’un rapport de l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, Romano Prodi, qui est en train d'être finalisé. «Ce rapport, a-t-il conclu, comportera, justement, des mesures de mobilisation de la communauté internationale sur les moyens à long terme en vue de prendre en charge les défis environnementaux, de développement économique et social ainsi que ceux liés aux problèmes de gouvernance et aux problèmes humanitaire.»
R. I.
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