Bravo Plenel et Cahuzac !
Quand Algeriepatriotique a sollicité, en décembre 2012, une interview au journaliste français de renom Edwy Plenel, nous voulions obtenir des réponses à des questions qui turlupinent la profession dans ce magma médiatique où le faux a tendance à l’emporter sur le vrai. Le directeur du journal en ligne Mediapart y a décrit la mission du journaliste de la manière la plus franche qui soit : «La liberté de l'information n'est pas un privilège des journalistes, c'est un droit des citoyens.» Et de définir la ligne de son journal : «Mediapart est indépendant, participatif, sans soumission à quelque pouvoir, politique et économique, que ce soit. Et nous nous battons sur notre terrain, face aux médias dominants, suivistes et conformistes.» Langue de bois ? Démagogie ? Oh que non ! Ce journal vient de mettre à la porte le ministre français du Budget, Jérôme Cahuzac. Quelle qu’en soit la raison et quelle que soit la situation du ministre dans cette affaire – coupable ou innocent –, ce qu’il y a surtout lieu de retenir, c’est l’impact d’une information donnée par un média dans un pays où chacun assume pleinement la mission qui est sienne. François Hollande vient de demander à son ministre de quitter son poste pour garantir «le bon fonctionnement du gouvernement et de la justice». Le ministre, lui, en sort grandi, tant, estime-t-il, «cela ne change rien à mon innocence ni au caractère calomniateur des accusations lancées contre moi et c’est à le démontrer que je vais désormais consacrer toute mon énergie». Un journal qui dénonce, un ministre qui se défend et un président qui arbitre. Voilà ce dont nous rêvons qu’il puisse arriver un jour chez nous où la justice n’a réagi, dans les scandales Khalifa et Sonatrach 2, qu’en contrecoup d’un procès instruit en France dans le premier cas et de révélations publiées dans la presse étrangère dans le second. Et dans les deux cas, ni la presse algérienne a été prise au sérieux, ni les ministres concernés ont démissionné, ni le Président a arbitré. Algeriepatriotique détient des pièces à conviction liées à l’affaire Sonatrach et attend toujours que la justice les réclame…
M. Aït Amara
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