Que va faire Abdelmalek Sellal au Qatar ?
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, entamera, demain lundi, une visite officielle au Qatar à l'invitation du président du Conseil des ministres, Cheïkh Hamad Ben Djassem Ben Djabr Al-Thani. Selon un communiqué, cette visite est destinée à l’évaluation globale de la coopération bilatérale dans de multiples domaines. Le Premier ministre sera accompagné par une importante délégation ministérielle. D’importants contrats devraient être signés entre les opérateurs économiques des deux pays. Ce déplacement intervient plus de deux mois après la visite de l’émir du Qatar en Algérie. Au-delà des contrats et des intérêts économiques, de nombreux Algériens n’arrivent pas à comprendre quel genre de relations entretiennent les deux Etats tant les divergences sur divers dossiers de politique régionale et internationale sont apparentes. Le soutien du Qatar aux mouvements islamistes les plus extrémistes est désormais un secret de Polichinelle (voir par ailleurs). De nombreuses enquêtes médiatiques ont démontré que le Qatar est derrière les groupes extrémistes qui déstabilisent le monde arabe. A titre d’exemple, l’hebdomadaire français Le Canard Enchaîné a révélé, l’année dernière, l'implication du Qatar dans l’occupation du Nord-Mali par les groupes terroristes, déstabilisant le Mali et constituant une menace sur les frontières de notre pays. En février dernier, l’ancien ambassadeur tunisien à l’Unesco, Mezri Haddad, dans une lettre adressée à la journaliste vedette d’Al Jazeera, l’Algérienne Khadidja Benguena, avait jeté un véritable pavé dans la mare en affirmant que ce minuscule Etat, sous-traitant de l’Occident, «concentre ses efforts de déstabilisation actuellement sur l’Algérie». Des chercheurs ont également démontré l’implication du Qatar dans le financement du salafisme partout en Afrique. Pour de nombreux Algériens qui regardent les violentes campagnes lancées par la chaîne Al Jazeera contre notre pays, le Qatar est loin d’être un allié de l’Algérie. L’incompréhension vient justement de ces multiples «relations protocolaires» que les deux pays entretiennent toujours, avec un échange de visites rapprochées et denses.
S.Baker
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