Une blague turque
Trois ans après l’attaque meurtrière contre la flottille turque au large de la Méditerranée par l’armée israélienne, qui, on s’en souvient, a fait une dizaine de morts, le gouvernement turc a officiellement accepté les excuses, toutes protocolaires et plus humiliantes donc, présentées par le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, pour répondre à une demande de Barack Obama en visite dans la région. Toute la presse internationale, arabe comprise, a décrit ce fait comme un geste de «réconciliation historique» entre Israël et la Turquie, susceptible de consolider le processus de paix dans la région, comme si la Turquie constituait une menace pour l’Etat hébreu ou comme si le gouvernement Erdogan tenait sérieusement à se venger de ce crime de guerre caractérisé. On veut nous faire oublier que la Turquie d’Erdogan était déjà, même lors de ce simulacre de solidarité avec Ghaza, partie prenante dans ce vaste plan de déstabilisation du Moyen-Orient, qui a commencé avec la guerre d’Irak et qui se prolonge aujourd’hui avec le projet de désintégration de la Syrie, en passant par le projet d’assassinat de la cause palestinienne, programmé par les alliés d’Ankara (Etats-Unis, Israël et maintenant le Qatar.) Ankara ne le fait pas par un sentiment de haine ou de vengeance contre le monde arabe, anciennement occupé par l’empire ottoman, mais tout simplement parce qu’il doit, d’abord, justifier son appartenance à ce bras armé du néocolonialisme qu’est l’Otan, dont la Turquie est membre depuis 1952. Ce que ces médias dominants ont tendance à oublier.
R. Mahmoudi
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