Pourquoi Lakhdar Brahimi a boudé le Sommet arabe de Doha
L’absence de Lakhdar Brahimi au Sommet des chefs d’Etat arabes, qui vient de s’achever à Doha, a été des plus remarquables. En effet, c’est la première fois que l’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie n’assiste pas à une réunion au sommet où la crise syrienne est programmée à l’ordre du jour. Aucun officiel arabe ne s’est hasardé à soulever ou à commenter cette absence, même le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al-Arabi. Le seul à en avoir parlé, c’est le président dudit «Conseil national syrien», George Sabra, qui affirme que cette absence «est due à une divergence de fond entre Brahimi, dont le bureau à Damas venait d’être fermé par l’ONU, et l’opposition syrienne», arguant que cette opposition «n’est pas satisfaite de son travail et lui reproche notamment de n’avoir pas présenté une initiative sérieuse et viable». En fait, Lakhdar Brahimi a pris ses distances, depuis quelques semaines, avec l’opposition syrienne et certaines capitales arabes et occidentales, comme Paris, Doha et Ankara, qu’il accusait de vouloir saborder son plan de paix, laborieusement élaboré, qui s'appuie essentiellement sur les accords de Genève du 30 juin 2011, lesquels prévoient l’ouverture du dialogue entre le gouvernement syrien et tous les segments de l’opposition, une période de transition et la cessation des hostilités. Il avait, pour cela, multiplié les démarches auprès de Moscou et Washington pour parvenir à un compromis. Selon des sources, Brahimi est catégoriquement opposé à la décision de livrer des armes aux milices en Syrie, comme le veut Paris et réclamé ouvertement par le Sommet arabe dans sa déclaration finale qui autorise tous les pays arabes à aider les groupes armés en Syrie.
R. Mahmoudi
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