Un printemps américain ?
En 2012, les Etats-Unis ont engagé un montant global de 375 millions de dollars dans le cadre de leur programme d’aide internationale de lutte contre le terrorisme à l’étranger, vient de faire savoir le département d'Etat. Est-ce que la somme envoyée via le Qatar, l’Arabie Saoudite et la Turquie aux terroristes en Syrie fait partie de ce «programme d’aide internationale de lutte contre le terrorisme à l’étranger» ? Ce que l’on sait, c’est que le nouveau secrétaire d’État américain, John Kerry, a prévu augmenter l’«aide financière directe» qui contribue à armer les terroristes en Syrie. Il a lui-même annoncé que les États-Unis vont donner 60 millions de dollars de plus à l’«opposition syrienne» et fournir aide médicale et nourriture aux «rebelles syriens». En clair : en ces temps de grave crise financière mondiale, la Maison Blanche utilise les fonds publics pour corriger ses propres erreurs stratégiques commises il y a plus de vingt ans en Afghanistan en armant et adoubant ces mêmes extrémistes pour l'éradication desquels le gouvernement américain dépense aujourd'hui des centaines de millions de dollars. Pourquoi le peuple américain ne se révolte-t-il pas contre ce comportement en apparence contradictoire de ses gouvernants alors qu’un grand nombre de pauvres aux Etats-Unis ont besoin d’une aide qui leur est refusée. Tout le monde sait que près de 50 millions d'Américains vivent sous le seuil de pauvreté aux Etats-Unis. Dans cette masse d’exclus, on compte 17 millions d'enfants qui ont faim tous les jours et qui n’ont pas de domicile. Une situation que les spécialistes décrivent comme inédite et nul d’entre eux ne prévoit qu’elle va s’améliorer. Le dénuement social atteint chaque jour un nouveau record aux Etats-Unis. A quand le «printemps américain» ?
Kamel Moulfi
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