La population de Ghardaïa agacée par les fauteurs de troubles
Les derniers troubles qui ont secoué la vallée du M’zab ont fortement irrité les populations et les notables de la région. Ces derniers sont allés jusqu’à demander aux autorités d’être implacables avec «ces fauteurs de troubles». La perturbation de la Fête du tapis, mardi dernier, par un groupe dit de «militants des droits de l’Homme» a été la goutte de trop qui a fait réagir «énergiquement» les populations locales. Conduit par Kamel-Eddine Fekhar, un ancien secrétaire national éjecté du FFS il y a quelques années, ce groupe de jeunes s’est manifesté après des heurts entre chômeurs en colère et forces de l’ordre pour attiser la situation. «Au bout de quelques minutes, ce groupe, composé d’une vingtaine de personnes venues de la vieille Médina, a allumé le brasier, transformant ainsi la Fête du tapis en une véritable arène d’affrontements entre les jeunes et les policiers. Le bilan est tristement lourd sur le plan matériel avec la destruction de plusieurs édifices publics. Rien ne peut justifier une telle violence que nous rejetons avec toutes nos forces. Et nous imputons l’entière responsabilité à ce Kamel-Eddine Fekhar qui manipule nos jeunes pour répondre à je ne sais quel agenda», fulmine un Mozabite habitant pas loin de l’avenue de l’Emir Abdelkader, théâtre des derniers troubles qui se sont soldés par l’arrestation d’une dizaine d’émeutiers dont Fekhar. Deux policiers avaient été grièvement blessés. Les citoyens qui ont pris attache avec nous assurent qu’«il n’y avait rien de démocratique dans le combat mené par ce groupe aux desseins inavoués». «Défendre les droits de l’Homme ne veut nullement dire porter atteinte aux droits des autres, à leur droit de vivre en paix, en sécurité et dans la tranquillité. Défendre les droits de l’Homme ne veut nullement dire s’attaquer à des édifices publics. Défendre les droits de l’Homme ne veut nullement dire destruction de la cité», tonne un autre habitant de ce même quartier qui dit avoir vécu un cauchemar durant cette journée de mardi. Les habitants et les notables de Ghardaïa ne comprennent d’ailleurs pas ce que fait courir ces jeunes et les pousse à une telle violence. «S’ils sont venus soutenir les chômeurs, ces derniers savaient défendre humblement et de manière civilisée leurs droits. Ils sont mûrs et savent ce qu’ils veulent», dénonce un autre notable de la communauté mozabite. «La Fête du tapis est un grand moment festif qui revient chaque année dans la vallée du M’zab. Une fête qui draine beaucoup de monde et qui permet aux différentes communautés de se retrouver dans un moment de communion et de cordialité. Ça resserre les liens entre les populations et c’est aussi un grand rendez-vous régional puisque des gens viennent de partout», souligne un autre notable. Ainsi, les habitants de Ghardaïa ont clairement exprimé leur rejet de toute forme de violence. Une position qu’ils ont vivement défendue devant les différentes autorités locales en les appelant à «prendre les dispositions nécessaires contre ce type de dépassements inutiles». S’étant exprimé hier sur le sujet, Louisa Hanoune, a carrément accusé Ahmed Benbitour d’être derrière ces troubles, lui qui est originaire de la région.
Fahim Amraoui
Comment (3)