Les boulangers mettent la pression : le pain devra coûter plus cher
Les conclusions de la commission nationale chargée d’étudier le prix du pain sont sans appel : le coût réel d’une baguette est de 11,72 DA, alors que le prix administré est de 7,5 DA. Cela représente un manque à gagner pour les boulangers de plus de 4 DA. Ces conclusions confortent largement les revendications des boulangers qui exigent une révision à la hausse du prix ou dans le cas contraire des subventions supplémentaires de sorte à compenser ces pertes colossales qui menacent l’avenir de la profession. Il faut souligner que la commission est composée de représentants des ministères du Commerce, des Finances, de l'Union nationale des boulangers (UNB), de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) et du groupe industriel Eriad (Entreprise des industries alimentaires, céréalières et dérivés). Donc, les conclusions du travail de cette commission ne peuvent nullement être qualifiées de «partiales». Pour l’Union nationale des boulangers, la balle est désormais dans le camp du ministère du Commerce. C’est en quelque sorte au ministre Mustapha Benbada de jouer. Et il est appelé à jouer une partition difficile, tant le pain est indispensable pour les foyers. Un aliment que l’Etat a toujours voulu qu'il soit à la portée de tout le monde. Comment faire ? Augmenter le prix de la baguette au risque de provoquer la colère des foyers pauvres très nombreux en ces temps d’inflation galopante et de chômage croissant ? Subventionner davantage la matière première au risque de grever encore plus le budget de l’Etat ? Le ministère se trouve devant un dilemme. Une équation difficile à résoudre surtout que la matière première est sujette aux fluctuations boursières. Le ministère doit agir rapidement, puisque les boulangers lui accordent un délai de 20 jours pour répondre à leurs doléances, sinon c’est la grève illimitée. Si rien n’est fait d’ici là, les Algériens seront privés de pain.
F. Amraoui
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