Le Grand Mufti de Libye interdit aux femmes d’épouser des étrangers
Deux années après l’effondrement du régime libyen sous le déluge des forces de l’Otan, le pays du défunt Mouammar Kadhafi flirte avec le Moyen-Âge. Après l’instauration de la charia comme mode de gouvernance, les femmes n’ont plus aucun droit dans ce pays pris en otage par la «salafiya jihadiya» qui a le vent en poupe dans la région. Totalement confinée à la maison et interdite presque de vivre, la femme libyenne ne doit plus se marier aux étrangers, mêmes musulmans. C’est le Grand Mufti de ce pays, Cheikh Sadeq Al-Ghariani, qui le veut et appelle le gouvernement à appliquer rapidement cette interdiction. Il faut dire que le gouvernement n’a aucun contrôle sur la société, livrée entièrement aux groupes salafistes de tous bords. Autrement dit, l’appel de ce mufti, qui baigne dans le luxe chez lui, n’est que le couronnement d’une interdiction déjà appliquée sur le terrain. Quel imam va s’aventurer à légaliser un mariage entre une Libyenne et un musulman d’une autre nationalité dans un pays sous le contrôle des salafistes ? Quel imam, aussi ouvert soit-il, va risquer sa vie en s’inscrivant à contre-courant de cette déferlante islamiste, qui balaie tout sur son chemin ? Aucun. Même si cette interdiction est contraire à la religion musulmane qui autorise le mariage entre deux musulmans quelle que soit leur nationalité. Mais pour ce mufti, il s’agit de protéger la Libye menacée par «les chiites qui arrivent en masse dans le pays». Une «invasion» d’étrangers venus notamment de Syrie et d’Iran que cette haute autorité religieuse redoute dans un pays encore à feu et à sang.
S. Baker
Comment (5)