Manipulations autour de la personnalité de l’Emir Abdelkader
Les membres fondateurs de la Fondation Emir Abdelkader sont intransigeants face à ce qu’ils jugent être des manipulations autour du nom de cette personnalité historique prestigieuse. Ils ont adressé une mise au point très sèche à la «Fondation pour la mémoire de la guerre d'Algérie, des combats du Maroc et de Tunisie» – une institution purement française créée en 2005 – pour dénoncer «certaines personnes qui utilisent la Fondation Emir Abdelkader comme une propriété privée». Ils rappellent que «la Fondation Emir Abdelkader a vu le jour en 1991 à Oran, au niveau de la société archéologique et géographique» et qu’elle a été créée «par Me Ferhat, Me Boutaleb Abdelkader, Me Behloul, économiste, Pr Benkada, Me Rahal, M. Chenini, directeur de l’académie d'Oran, Mahmoud Si Youcef, M. Soufi, historien et le Pr Sam, doyen de l’université d’Oran». Ils dénient à Mohamed-Lamine Boutaleb la qualité de membre fondateur comme le prétend cette institution française et précisent qu’il n’a été admis qu’en 1995 «comme trésorier adjoint», selon le communiqué de la Fondation. La liste des membres fondateurs est disponible au ministère de l’Intérieur où elle a été déposée en 1991, précise leur communiqué. Ils dénoncent un autre mensonge consistant à présenter cet homme comme auteur de plusieurs dizaines de conférences et communications alors qu’il n’a été juste que le modérateur de personnalités que les membres fondateurs présentaient au cours de colloques en Algérie. Ils rectifient un autre fait à propos de terres agricoles à Mascara qui appartiendraient aux descendants de l’Emir Abdelkader. Ils rappellent que «l'Emir avait échangé tous ses biens en or, au cours des négociations avec le général Lamoricière, le 23 décembre 1847, afin de s'exiler en Syrie mais il a été détourné vers la France durant cinq années et placé en résidence surveillée». Pour les signataires du communiqué, «si, vraiment, il restait des terres agricoles de l’Emir Abdelkader, elles devraient revenir à ses descendants de la cinquième génération, dont deux vivent en Algérie et qui ont prouvé leur filiation avec des extraits de naissance certifiés par un notaire et visés par un tribunal de justice d’Alger».
Kamel Moulfi
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