L’Europe en crise veut réactiver l’Union pour la Méditerranée
L’Union pour la Méditerranée va-t-elle être réactivée ? C’est en tout cas le souhait des participants européens à la réunion d’aujourd’hui à Marseille des présidents des parlements des pays membres de cette institution. Le premier appel à la relance de cet organisme qui regroupe 43 pays du pourtour méditerranéen, dont Israël, est venu du président du Parlement européen, Martin Schulz, qui exhorte les membres à «investir plus» dans la coopération. L’autre voix qui se joint à cet appel est celle du président de la Chambre belge, André Flahaut, qui milite pour «une réactivation» des relations économiques entre les 43 pays. Le marché méditerranéen est très important. «L'Europe a trop longtemps négligé son axe nord-sud ainsi que le pourtour méditerranéen. Ce sommet doit véritablement constituer le point de départ d'une coopération renforcée entre nos pays respectifs», a-t-il plaidé. «Aujourd'hui, nous observons que les pays tant de la rive nord que de la rive sud de la Méditerranée sont fragilisés par des difficultés considérables. Les préoccupations économiques, la propagation des nationalismes et des extrémismes endémiques, m'inquiètent fortement», a-t-il ajouté. Mis en veille depuis sa création en 2008, l’UPM n’a finalement pas eu le succès attendu par ses initiateurs qui ambitionnaient de donner un nouveau souffle à la coopération euro-méditerranéenne lancée en 1995 à Barcelone, mais restée lettre morte. Outre les pays de l'Union européenne, la Turquie et Israël, les pays arabes riverains de la Méditerranée, dont l’Algérie, sont également membres de cette organisation. Elle a été impuissante à dépasser les blocages nés du conflit israélo-palestinien : ses activités ont été gelées pendant et après l'offensive israélienne sur Ghaza fin 2008, début 2009, et il a ensuite fallu un an et demi pour la doter d'un secrétaire général assisté de six adjoints, dont un Palestinien et un Israélien. En 2010, le conflit israélo-palestinien avait provoqué, à deux reprises, le report d'un sommet de dirigeants de l'UPM, d'abord prévu en juin puis en novembre.
F. Amraoui
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