Un policier en colère
Le lieutenant-général Dhahi Khalfan Al-Tamim, chef de la police de Dubaï, met dans le même sac le sioniste Shimon Pérès qui «encourage l’assassinat des Palestiniens» et le prédicateur égypto-qatari Youssef Al-Qaradawi qui a fait la même chose, hier contre les Algériens et aujourd’hui contre les Syriens. Dhahi Khalfan Al-Tamim sait que les sionistes et les salafistes mènent un même combat subversif contre les pays arabes. La convergence entre Israël et les Frères musulmans se révèle chaque jour avec plus de netteté dans leurs actions visant à affaiblir les pays arabes et à anéantir leurs capacités de résistance. Tout le monde le constate et tout le monde le sait, mais beaucoup se taisent dans une hypocrisie qui mêle des tas de raisons, de la prétendue obligation de réserve jusqu’à d’obscures considérations diplomatiques. Lui, le chef de la police de Dubaï, à partir du poste qu’il occupe, a le courage de mener la lutte contre ces deux ennemis, simultanément. Il ose le dire et le clamer haut et fort. Alors que le président Frère musulman Mohamed Morsi gratifiait Shimon Pérès de «mon grand et bon ami», le lieutenant-général Dhahi Khalfan Al-Tamim lance en écho «mon ennemi Shimon, je te hais comme les nations te haïssent». Ses positions sont d’une constance rare chez les responsables arabes qui se caractérisent plutôt par un opportunisme indécent. Il avait commencé l’année, mardi 1er janvier, par le démantèlement d'un réseau lié aux Frères musulmans et s’était distingué, trois ans avant, en dévoilant le rôle du Mossad dans l'assassinat, à Dubaï, en janvier 2010, d'un haut responsable palestinien. De ce fait, il est devenu l’ennemi juré des salafistes et des sionistes, mais sans doute le meilleur ami pour des millions de gens dans le monde, et dans les pays de la région particulièrement, qui aspirent à se débarrasser de ces deux hydres.
Karim Bouali
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