Intifada virtuelle
Le raid massif et inédit coordonné par le groupe Anonymous contre des dizaines de sites israéliens importants et de comptes sur les réseaux sociaux, à la veille d’un anniversaire cher aux Israéliens, a ébranlé le gouvernement de l’Etat hébreu qui découvre toute la vulnérabilité de ses réseaux d’information face à ce type d’attaques, et celle de ses systèmes de défense face à ces nouveaux ennemis que sont les hackers, alors qu’il s’est toujours cru invincible sur tous les fronts. Ce raid exprime paradoxalement l’impuissance des Palestiniens et de tous les amis de la cause palestinienne, en ce sens qu’ils n’ont pas trouvé d’autres moyens pour acculer réellement l’occupation israélienne, de plus en plus arrogante, et de l’affronter par d’autres voies ou d’autres formes de lutte. L’intérêt de cette action, toute symbolique puisqu’il s’agit d’une tentative de destruction virtuelle, est qu’elle rappelle, néanmoins, au monde, et notamment aux Arabes, leur défaillance et leur trahison historique. On ne parle plus du conflit israélo-palestinien, y compris dans nos médias, mais d’un «processus de paix au Proche-Orient» qui suivrait son cours et qui, en fait, n’a jamais existé que dans l’agenda officiel des parrains occidentaux, toujours si prompts à dénoncer les excès palestiniens, et qui ont encore ignoré les dernières exactions israéliennes et la mort de prisonniers palestiniens dans les geôles israéliennes. Même mépris affiché par les gouvernements arabes à l’égard d’une cause qu’ils n’osent même plus poser dans leurs sommets annuels, comme l’a montré la dernière réunion de Doha, où les chefs d’Etat arabes se montraient plus soucieux des exigences posées par une coalition de putschistes syriens, imposée, comme toute le monde sait, par les amis… d’Israël.
R. Mahmoudi
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