La grogne sociale gagne les travailleurs de dix ministères
Les travailleurs de dix ministères montent au créneau pour dénoncer leurs conditions socioprofessionnelles et réclamer de nouveaux avantages matériels et statutaires. Dans une lettre ouverte adressée au Premier ministre Abdelmalek Sellal, ces fonctionnaires font état de la dégradation avancée de leur pouvoir d’achat et d’un nombre important de problèmes qui traînent depuis plusieurs années. Regroupés dans la coordination des sections syndicales UGTA des ministères et institutions publiques, ces travailleurs déplorent, entre autres, que les dispositions contenues dans les nouveaux statuts particuliers ne respectent ni l’esprit ni les règles du statut général de la fonction publique. Il en est de même du régime indemnitaire institué qui ne reflète pas la consistance des missions et du domaine d’intervention des administrations. «Cela rend son caractère discriminatoire. Cette situation n’est pas de nature à favoriser un climat social serein», précise-t-on dans la lettre. Les fonctionnaires de ces ministères déplorent les dernières mesures de revalorisation du régime indemnitaire des corps communs et des corps techniques qui sont de l’ordre de 10%. Cette revalorisation décidée est considérée par les concernés comme «une mesure de pur bricolage et une insulte» envers cette catégorie de fonctionnaires. Ils dénoncent également la nouvelle politique salariale imposée par les pouvoirs publics qui créent deux catégories. Cette nouvelle grille accorde des privilèges à certains et pas aux autres. Les représentants de la coordination syndicale exigent l’alignement du régime indemnitaire des corps communs avec les autres régimes relevant des corps techniques spécifiques. Ils demandent aussi la réinstitution des heures supplémentaires pour les fonctionnaires retenus pour nécessité de service en dehors des heures légales de travail, le nivellement des salaires de la fonction publique par le haut tout en conservant une harmonie juste et équitable des écarts entre l’ensemble des catégories de fonctionnaires, une indemnité de départ à la retraite équivalente à deux années de salaires et la titularisation des contractuels. Les travailleurs donnent ainsi un avertissement aux pouvoirs publics et à la Centrale syndicale pour la prise en charge de ces revendications. Dans le cas contraire, ils disent être prêts à paralyser ces institutions ministérielles, à savoir l’Industrie, le Travail, les Transports, les Finances, l’Agriculture, la Solidarité, les TIC, la Jeunesse et Sports, l’Energie et les Mines et la Santé.
F. Amraoui
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