Réunion des 5+5 : le ministre marocain de l’Intérieur provoque Alger
«L’affaire du Sahara marocain ne doit pas constituer un frein dans nos relations avec l’Algérie», a déclaré aujourd’hui à Alger le ministre marocain de l’Intérieur. Son insistance sur le «Sahara marocain» sonne comme une nouvelle provocation marocaine contre l’Algérie. Dahou Ould Kablia, ministre de l’Intérieur, a répondu en assurant que le conflit du Sahara «occidental» doit être réglé par l'ONU. Le ministre de l’Intérieur a insisté, par ailleurs, lors de cette conférence de presse, en marge de la réunion des 5+5 qui s’est tenue à Alger, sur la nécessité d’élargir et de renforcer la lutte contre le terrorisme, le crime organisé et le trafic de drogue dont l’un des gros pays producteur est le Maroc. «Il nous suffit, à titre d’exemple, d’observer l’extension que connaissent le trafic de drogue et les précurseurs chimiques et leurs effets destructeurs sur nos sociétés, en particulier sur les jeunes», a-t-il souligné. Le ministre a indiqué, à cet effet, que la vigilance et les actions à mener contre ce fléau «doivent toucher toutes les étapes de la chaîne du trafic». Allusion, sans doute, au voisin marocain. Pour sa part, le ministre libyen de l’Intérieur a assuré que son pays a bien réussi à «juguler le trafic d'armes» à ses frontières. «Nous surveillons nos frontières», a-t-il attesté. Interrogé sur les djihadistes tunisiens en Syrie, le ministre tunisien de l’Intérieur a jeté un véritable pavé dans la mare : «Vous parlez de milliers de djihadistes tunisiens en Syrie, il y en a des centaines, pas des milliers.» Selon lui, plusieurs cellules de recrutement ont été démantelées. Le ministre tunisien a confirmé, dans ce sillage, la présence d'un groupe de 11 terroristes près des frontières algériennes. D’après lui, les services de sécurité des deux pays, l’Algérie et la Tunisie, travaillent ensemble pour les traquer. Le dossier de l’émigration clandestine a été également abordé par notamment le ministre italien de l’Intérieur. Selon lui, les Algériens sont très peu nombreux parmi les migrants clandestins. Sur les 60 000 migrants clandestins, il y aurait une centaine d’après lui. Lors de cette conférence, il y a lieu de souligner l’absence du ministre français de l’Intérieur, Manuel Valls, en raison de la situation politique en France, marquée par l’affaire Cahuzac, désormais ancien ministre délégué au Budget. Son absence serait due à un éventuel changement du gouvernement en préparation en France.
F. Amraoui
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