Chômeurs de Ghardaïa : «Jugez Khelil et libérez les innocents !»
Les chômeurs de Ghardaïa ont appelé le gouvernement d’Abdelmalek Sellal à mettre Chakib Khelil en prison pour être jugé pour les crimes économiques qu’il a commis. En effet, un millier de personnes venues des différentes localités de la vallée du M’zab et des wilayas environnantes ont scandé des slogans anti-Khelil et invité le gouvernement à élargir les jeunes chômeurs arrêtés dans le cadre des derniers troubles qui ont émaillé les précédentes actions de protestation dans la région. «Jugez Khelil et libérez les innocents !», pouvait-on lire sur des pancartes. Le rassemblement s’est déroulé dans le calme. «Les jeunes chômeurs ont fait preuve de maturité exemplaire et surtout rassurante. Le rassemblement a été un véritable moment de communion entre les arabophones et les Mozabites. Les intrus ont été mis à l’écart comme d’ailleurs les perturbateurs», a témoigné à Algeriepatriotique un Mozabite qui suit depuis plusieurs semaines le mouvement des chômeurs. Selon lui, Kamel-Eddine Fekhar, de la section locale de la LADDH, et ses «sponsors» de Rachad se sont tenus à l’écart de cette manifestation après avoir été mis en garde par les animateurs du mouvement qui revendiquent et défendent le caractère pacifique de leur mouvement. Notre source assure également qu’une dizaine de militants de l’ex-FIS ont tenté de faire irruption dans le mouvement sans y parvenir. D’après elle, il ne s’agit pas de figures médiatiques connues du grand public mais d’anonymes facilement dissimulables dans la foule. Les organisateurs ont été cependant pris au dépourvu par la présidente de SOS disparus qui a pris la parole pour parler des «disparitions forcées». Mais son intervention n’a pas duré longtemps. Car les protestataires veulent rester dans le volet social de leurs revendications et éviter tout glissement sur le «vaste terrain politique». Les manifestants ont saisi l’occasion pour répondre à la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, à travers des slogans et des banderoles sur lesquelles ils ont écrit : «Ya Louisa Hanoune, Essahra belvisa !» (Mme Louisa Hanoune, l’accès au Sud exige un visa). Ces chômeurs qui revendiquent des emplois décents font référence à la discrimination pratiquée par les groupes pétroliers étrangers à l’égard des Algériens en général et des enfants du Sud en particulier. Ils rappellent également le «laissez-passer» imposé au Algériens pour pénétrer dans les zones d’activités pétrolières.
F. Amraoui
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