Benmeradi : «Les domaines touristiques ont été détournés»
Le secteur touristique est pris en otage par une législation étouffante. C’est le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Mohamed Benmeradi, qui le dénonce. Lors de son passage ce matin sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, le ministre a affirmé que le dispositif juridique en vigueur n’est pas adapté aux besoins de développement du secteur. Il s’agit d’outils juridiques qui sont inadéquats avec la réalité du terrain. C’est à cause de ces textes de loi, a-t-il précisé, que 90% du foncier touristique se trouve «gelé», bien entendu involontairement. Mais les conséquences sont lourdes sur le secteur. C’est des centaines voire des milliers de projets touristiques qui n’ont pas pu voir le jour à cause de ce blocage. Le pire, d’après le ministre, c’est que d’autres secteurs publics «empiètent sur les domaines touristiques» et détournent les terrains pour d’autres activités. Ce sont là de gros problèmes auxquels est confronté le secteur. Mohamed Benmeradi s’engage à traiter sérieusement ce dossier pour réduire, sinon éliminer, les contraintes juridiques à la lumière de la loi portant sur les programmes d’aménagement touristique. Le ministre a insisté sur ce «grand retard» sur le plan législatif. Selon ses données chiffrées, sur les 250 zones d’extension touristique (ZET), 22 seulement sont adoptées par décrets exécutifs. Le reste, dit-il, souffre de longues procédures bureaucratiques causées par des dispositifs très lents. Le goulot d’étranglement auquel il faut s’attaquer est, pour le premier responsable du secteur, l’absence des plans d’aménagement touristique (PAT) qui handicape l’avancement des projets, voire leur gel systématique. Le ministre espère gagner sa cause de la relance en attendant la réponse du Premier ministre et le ministre des Finances à ses propositions qu’il dit leur avoir soumises lors des assises nationales du tourisme. Un chantier titanesque difficile à mener sur un terrain fangeux.
Sonia B.