SNC-Lavalin au sujet des scandales de corruption : «Nous sommes disposés à coopérer avec la justice algérienne»
Le géant canadien de l'ingénierie SNC-Lavalin, impliqué dans des scandales de corruption en Algérie, fait son mea culpa à travers un encart publicitaire publié dans la presse nationale. Dans cette longue lettre d’une page, signée par le président et chef de la direction du groupe, Robert G. Card, ainsi que le vice-président-directeur, Charles Chebl, l’entreprise, citée dans plusieurs affaires de pots-de-vin parle d’«éthique et conformité» et affiche sa pleine volonté à coopérer avec les autorités politiques et judiciaires algériennes afin de «permettre à la vérité d’éclater» sur ces affaires. Tout en exprimant sa détermination à «tourner la page de ce malheureux chapitre de ses 102 ans d’histoire», la société affirme qu’elle collabore «pleinement» dans le cadre de toutes les enquêtes dont elle est l’objet et elle encourage ses employés à faire de même. «Le Conseil d’administration et la direction de SNC-Lavalin sont résolus à faire en sorte que les personnes impliquées dans des actes illicites soient traduites en justice et répondent de leurs actes», est-il écrit. Aussi, la société se réserve de droit «d’intenter des poursuites contre les personnes en cause, y compris en vue de recouvrer des fonds». Reconnaissant que le Groupe traverse une période difficile, ses premiers responsables assurent qu’ils sont prêts à relever tous les défis dont le principal est celui de la «transparence». La société annonce, également, avoir adopté une nouvelle charte d’éthique et de déontologie. «Dans notre volonté de transparence, nous souhaitons vous informer de notre situation actuelle et des mesures prévues» pour éviter de retomber dans les même travers qui ternissent l’image de marque du Groupe qui a employé 10 000 travailleurs en Algérie au cours de ces dix dernières années. Malgré les contrecoups, affirme les responsables, SNC-Lavalin dispose d’assises solides et «est résolu à prendre toutes les mesures nécessaires pour faire en sorte que sa réputation ne soit pas entachée de manière permanente». Le Groupe réitère ses engagements envers l’Algérie. Il annonce un renforcement de mesures pour empêcher les pratiques frauduleuses et des changements dans la gestion de son personnel commercial notamment. SNC-Lavalin est directement concerné par une enquête ouverte par la justice algérienne sur des affaires de corruption liées à des contrats entre le géant énergétique italien Eni et la Sonatrach. Ces affaires, qui ne sont qu’à leur début, ont déjà entraîné la démission puis l'arrestation du numéro un de la société, Pierre Duhaime, et l'arrestation en Suisse de Riadh Ben Aïssa, ancien chef des opérations internationales de construction et prédécesseur de M. Chebl. Mis à mal par ces graves affaires de pots-de-vin, le Groupe cherche à diminuer les dégâts. Il espère surtout ne pas perdre la confiance de l’Etat algérien, un pays où il a beaucoup d’intérêts économiques qu’il entretient depuis 40 ans.
F. Amraoui
Comment (2)