Lakhdar Brahimi se détache de la Ligue arabe
Des sources diplomatiques ont affirmé, aujourd’hui mercredi, que l’émissaire onusien et arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, va officiellement annoncer, lors de la prochaine réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, qui se tiendra ce vendredi, sa décision de se détacher de la tutelle arabe, pour se consacrer exclusivement à sa mission d’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU. Le diplomate algérien aurait déjà fait savoir, à plusieurs reprises, son désaccord avec toutes les démarches entreprises par la Ligue arabe sur la crise syrienne, à commencer par les déclarations inconvenantes et outrancières de son secrétaire général, Nabil Al-Arabi, et toutes les initiatives prises jusque-là au nom de la Ligue, qui étaient loin de l’aider dans l’accomplissement de sa mission. Désabusé, Lakhdar Brahimi décide alors de boycotter le dernier sommet des chefs d’Etat arabes à Doha, qui, soumis aux injonctions du Qatar, a créé un précédent grave en décidant d’octroyer le siège de la République de Syrie à l’opposition représentée par la «Coalition nationale syrienne» de Moez El-Khatib, lequel avait prononcé un discours au nom de la Syrie. Cela va encore aggraver la rupture entre Lakhdar Brahimi et une Ligue arabe déliquescente et incapable d’agir en force d’arbitrage. Dans ses comptes-rendus adressés au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, Brahimi s’est souvent offusqué de l’attitude d’un quarteron de pays : le Qatar, la Turquie, la France et la Grande-Bretagne, qui, tout en adhérant dans les discours officiels à l’initiative de paix de l’ONU, continuent d’apporter un soutien multiforme aux insurgés syriens, et appellent au renversement du président Bachar Al-Assad et de son gouvernement.
Karim B.
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