Notre mémoire s’éteint
Avec la disparition d’Ali Kafi, c’est un autre pionnier de la Révolution de Novembre qui s’en va, le cinquième en moins d’une année, après Abdelhamid Mehri, Chadli Bendjedid, Ahmed Ben Bella et Ali Mahsas, et une autre mémoire qui s’éteint. Cinq parcours différents réunis pour un même destin. Témoins et acteurs de l’Histoire, ils ont porté le rêve d’une Algérie indépendante et libérée du joug colonial et incarné l’espoir d’un peuple en lutte. Avec leur disparition, l’Algérie se retrouve comme orpheline, car ce sont les hommes de Novembre qui l’ont faite. Ils ont tous été un peu les pères de la nation, sans même l’avoir revendiqué un jour, y compris ceux qui n’ont jamais exercé de responsabilités après l’Indépendance – comme c’est le cas de beaucoup d’entre eux –, mais se sont toujours sentis responsables du sort du pays. Avec les autres moudjahidine de la première heure et tous les martyrs, ils sont, aujourd’hui, soixante ans plus tard, nos seuls repères, les seuls symboles auxquels nous puissions encore nous accrocher pour affirmer notre algérianité face aux idéologies mortifères, au néocolonialisme qui nous guette et à l’absence de renouveau national. Les seuls symboles auxquels nous puissions encore nous accrocher pour exprimer notre attachement à la patrie et à sa souveraineté, qui reste notre plus grand acquis de l’Histoire, le seul vrai exploit dont nous pouvons aujourd’hui être encore fiers. C’est pourquoi leur perte est irremplaçable.
R. Mahmoudi
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