Corruption en Algérie : le département d’Etat américain dresse un rapport accablant
Très critique. C’est le moins que l’on puisse dire du dernier rapport du département d’Etat américain dans son volet consacré à l’Algérie. Une fois n’est pas coutume, les Etats-Unis ne sont pas allés avec le dos de la cuillère pour décrire un pays miné par la corruption et l’absence de transparence dans l’octroi des marchés publics. «Le manque de transparence au sein du gouvernement, notamment en ce qui concerne les marchés octroyés, demeure un problème majeur», écrit le département d’Etat dans son rapport rendu public vendredi dernier. Il relève, à ce propos, «la mainmise du Président sur le pouvoir judiciaire», un corps qui, du reste, est lui aussi «gangrené par la corruption». La corruption en Algérie demeure, donc, pour le département d’Etat américain, «un problème grave», même si, selon le rapport, l’Etat algérien «a mis en place une législation et une institution pour contrer ce phénomène». Il déplore, par ailleurs, que la loi algérienne n’oblige pas les hauts cadres de l’Etat à déclarer leur patrimoine. Il désapprouve, dans le même ordre d’idées, le recours à l’immunité parlementaire dans certaines affaires de corruption. L’habitat demeure, pour le département d’Etat, le secteur le plus touché par ce phénomène, citant, à titre d’exemple le cas des projets subventionnés par l’Etat «dont la réalisation ne répond pas toujours aux normes définies dans les contrats».
Amine Sadek
Comment (27)