Cour d’Alger : guerre ouverte entre juges et avocats
La cour d’Alger a été paralysée, samedi, par une action de protestation des avocats. Le boycott de toutes les audiences par les robes noires a été décidé suite à un grave incident, jamais enregistré dans les annales de la justice algérienne depuis l’indépendance, entre Abdelmadjid Sellini, le bâtonnier d’Alger, et le juge Mohamed Helali, président de la section syndicale des magistrats de la capitale. Un échange acide entre les deux personnes, en pleine audience, a mis le feu aux poudres. D’après nos sources, l’échange verbal a été à la limite de l’insulte. N’ayant pas apprécié l’attitude du juge, le bâtonnier d’Alger a vite convoqué une réunion d’urgence sur «la dégradation des conditions et des droits de la défense ainsi que sur les graves dérives dans l’exercice judiciaire constatées quotidiennement dans les différentes institutions judiciaires». Pour beaucoup d’avocats, l’incident d’hier n’était que la goutte qui a fait déborder un vase bien rempli depuis longtemps. Il faut dire que les avocats dénoncent depuis plusieurs années l’atteinte aux droits de la défense et à l’exercice de leur profession. Ils ont même organisé des journées de protestation et des marches, en 2012, pour réclamer la révision de la loi réglementant la profession d’avocat afin de protéger davantage les droits de la défense. Les avocats n’entendent pas se laisser faire. La situation risque de s’envenimer davantage tant les animosités entre les deux corporations ne datent pas d’aujourd’hui.
Sonia B.
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