Une chaîne de télévision pour soutenir Benflis en 2014
L’information qui circule actuellement sous le sceau de la confidentialité autour du projet de création d’une chaîne de télévision par Ali Benflis relance la rumeur sur sa candidature à l’élection présidentielle de 2014. Mais, surtout, elle amène à se demander s’il ne s’agit pas d’un remake de l’aventure Khalifa TV dont Algeriepatriotique a remonté la genèse à l’occasion du nouveau procès de l’affaire du même nom (article du 13 avril 2013). La télévision a toujours été un élément déterminant dans les élections présidentielles en Algérie. Bien avant avril 2004, Khalifa TV s’était préparée à servir un candidat et tout laissait devinait qu’il s’agissait de Benflis qui s’apprêtait, de l’intérieur même du sérail, à faire concurrence au président Bouteflika. La descente en flammes de Khalifa Bank a entraîné par incidence celle de Khalifa TV et l’Unique est restée seule pour faire campagne de «façon intelligente» en faveur du deuxième mandat du président. Algeriepatriotique a rapporté récemment que l’ancien secrétaire général du FLN et ancien chef de gouvernement ne désirait pas, a-t-il confié à son entourage, jouer le rival de Abdelaziz Bouteflika si celui-ci se présente pour un quatrième mandat en avril 2014. L’expérience amère qu’a vécue Ali Benflis en 2004 est encore dans les mémoires des observateurs et journalistes qui ont suivi toutes les péripéties de l’élection présidentielle depuis l’annonce précoce de sa candidature jusqu’à son lamentable échec en passant, et c’est sans doute ce qui a été le plus frappant (sans jeu de mots), par les batailles rangées entre pro et anti-Benflis au sein du FLN. Cette période restera certainement dans l’histoire du pays comme un des grands chefs d’œuvre de manœuvres politiques et de manipulation de l’opinion publique, y compris dans sa partie censée être la plus éclairée, c'est-à-dire les journalistes et les hommes politiques eux-mêmes. Ali Benflis qui connaît parfaitement les règles du jeu électoral en Algérie, perfectionnées ces dernières années, semble convaincu qu’une autre candidature de Bouteflika ferait de l’élection présidentielle un simple «plébiscite» pour le Président. «Il est clair que si le président Bouteflika décide de briguer un autre mandat, ce qui commence à se confirmer, ce n’est absolument pas pour le perdre, lui qui a toute l’administration à son service», indiquait notre source (article mis sur le site le 8 avril 2013). Ali Benflis ne s’est plus exprimé publiquement depuis sa «défaite» à la présidentielle de 2004, mais son nom revient souvent dans les discussions politiques. S’il prend garde à révéler ce qu’il compte faire, Ali Benflis se tient prêt en évitant les faux pas préjudiciables. Il veut être l’alternative. Il est même optimiste et pense que des choses peuvent se passer d’ici quelques mois dans le sens qu’il désire. Son programme électoral est ficelé et son slogan de campagne déjà concocté. On dit que même son équipe est mobilisable sur le terrain en un rien de temps. La preuve, des jeunes citoyens ont mis en ligne un site en faveur de sa candidature aux élections présidentielles de 2014. Issu, comme tant d’autres, du système, Ali Benflis peut en être le continuateur tout en donnant l’impression de faire la rupture. C’est visiblement son atout.
Karim Bouali
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