Paiement des rançons : Alger et Washington ont la même approche
Les Etats-Unis et l'Algérie partagent la même approche dans la lutte contre le financement du terrorisme, en refusant de payer les rançons aux groupes terroristes contre la libération d'otages, a affirmé David Cohen, sous-secrétaire américain au Trésor chargé de la lutte contre le financement du terrorisme et du renseignement financier. M. Cohen a tenu ces propos en réponse à une question de l'agence officielle APS lors d'une conférence de presse, tenue mardi à Washington, consacrée à la lutte contre le financement du terrorisme au Moyen-Orient. A ce propos, il a déclaré que «le gouvernement algérien a la même approche que celle des Etats-Unis, qui est celle de ne pas payer de rançons aux terroristes preneurs d'otages». Cette position, a-t-il souligné, «est cohérente avec la politique américaine et c'est quelque chose que nous soutenons». Pour le patron de la lutte contre le financement du terrorisme auprès du département du Trésor, la politique américaine repose sur «une interdiction ferme du gouvernement des Etats-Unis à payer des rançons à une organisation terroriste ou à faire toute sorte de concession». Dans ce sens, il a expliqué que les Etats-Unis étaient convaincus que leurs citoyens «sont mieux protégés dans le long terme, en faisant comprendre clairement aux terroristes qu'ils ne peuvent pas obtenir de financements par la prise d'otages à travers la recherche de rançons» auprès du gouvernement américain. Afin de sensibiliser la communauté internationale sur cette question, M. Cohen a indiqué que les Etats-Unis travaillaient avec les pays à travers l'Europe, l'Afrique du Nord et partout dans le monde dans le but de développer une approche unifiée face à cette forme de financement du terrorisme. Selon lui, il s'agit d'un mécanisme auquel recourent de plus en plus les organisations terroristes pour se financer en citant Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et Al-Qaïda de la péninsule arabique (Aqap). Interrogé s'il pouvait confirmer que la France versait des rançons aux groupes terroristes dans les cas de prise d'otages français notamment dans la région du Sahel, M. Cohen a répondu : «En ce qui concerne les Français, nous avons été en consultation active avec le gouvernement français sur cette question, et je pense que je vais m'en tenir là.» Selon les chiffres avancés par M. Cohen, les organisations terroristes ont collecté environ 120 millions de dollars en paiements de rançons, au cours des huit dernières années, précisant que le montant moyen d'une rançon par otage payée à Aqmi est passé de 4,5 millions de dollars en 2010 à 5,4 millions de dollars en 2011.
R. I.
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