NTIC : l’ARPT impose de nouvelles mesures bureaucratiques pour accentuer le retard de l’Algérie
Qu’est-ce qui fait courir la présidente de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT), Mme Derdouri, ces dernières semaines, au point d’occuper la scène médiatique de manière si continue, quitte à aller même au clash avec le ministre en charge du secteur ? La question mérite en effet d’être posée devant cette propension démesurée à vouloir bloquer la nouvelle loi sur les NTIC, à un moment où la publication du classement mondial en matière de technologies de l’information et de la communication – où l’Algérie occupe un rang franchement indigne – est venue nous rappeler la triste réalité dans laquelle patauge ce secteur stratégique. Et comme pour ne rien arranger à sa posture déjà vacillante, la présidente de l’ARPT vient de commettre une autre décision portant «procédure d’agrément des équipements terminaux de télécommunications et installations radioélectriques» dont le texte constitue un concentré de bureaucratie dévorante, alors que le bon sens aurait dicté une position plus souple à même de permettre une amélioration de la situation des technologies de l’information et de la communication dans notre pays. Comme un pied de nez à l’opinion, cette décision datée de janvier 2013 n’a été diffusée qu’aujourd’hui sur le site web de l’Autorité de régulation. Pourquoi, en effet, avoir attendu 3 mois avant sa publication ? Pourquoi maintenant, alors que le débat autour de la situation et de l’avenir des TIC dans notre pays, mais aussi autour du projet de loi portant sur une nouvelle réglementation du secteur des télécommunications, bat son plein ? Ce qui constitue sans aucun doute une provocation pour les éventuels opérateurs intéressés par l’investissement dans la branche, c’est la batterie de conditions – les unes aussi aberrantes que les autres – contenue dans ce texte qui ressemble en effet beaucoup plus à un parcours du combattant pour les professionnels du secteur qu’à un texte destiné à réglementer une procédure. La demande d’agrément qui doit être présentée à l’ARPT est constituée de deux dossiers, l’un administratif et l’autre technique. Le dossier administratif contient 13 documents – pas moins –, alors que le dossier technique est constitué, lui, de 4 justificatifs dont l'obtention relève du miracle. Cette procédure de demande d’agrément est de nature à repousser le plus téméraire des investisseurs, tant la démarche paraît d’une complexité inouïe. «Si une nouvelle réglementation de l’acquisition d’équipements de télécommunications reste souhaitable par tous les opérateurs, le texte rendu public par l’ARPT ne pourra qu’encourager le marché informel qui carbure déjà et qu’aucune mesure n’a pu jusqu’ici juguler», s’inquiète un expert joint par Algeriepatriotique. Cette nouvelle batterie de mesures vient confirmer la tendance de l’actuelle présidente de l’ARPT et de ses mentors à vouloir enfoncer le pays davantage dans le classement mondial dans le domaine. Nous reviendrons dans un prochain article sur les dessous des autorités de régulation.
Amine Sadek
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