Hollande a menti
Le double langage de la France sur la question du paiement des rançons aux terroristes pour obtenir la libération de ressortissants détenus en otages a été dévoilé par celle, pour le moins mystérieuse, des Français qui avaient été enlevés par le groupe Boko Haram. Cette situation crée les conditions qui font peser de lourdes menaces sur l'Algérie, la région du Sahel, voire toute l'Europe. L’information ne fait apparemment plus de doute, elle est étalée en long et en large dans tous les médias français : «La secte islamiste Boko Haram a reçu l'équivalent de 2,4 millions d'euros pour la libération des sept membres de la famille Moulin-Fournier qu'elle détenait en otage.» La source : un rapport confidentiel du gouvernement nigérian. Naturellement, la France et le Cameroun ont démenti l’information et les autorités nigérianes ont refusé de s'exprimer sur le sujet. Où est la vérité ? Qui a payé ? On sait que le monde scabreux des services de renseignement ne manque pas de voies détournées pour faire parvenir de l’argent à des ravisseurs dans le cadre de marchés conclus dans le plus grand secret. C’est pourquoi la vérité sur cette affaire ne sortira pas de sitôt. Mais il n’y a jamais de fumée sans feu et si les médias de l’Hexagone parlent de paiement de rançon, c’est qu’il faut bien croire que la France a payé. Dans ce cas, le fait est suffisamment grave pour être non seulement dénoncé mais même condamné avec la plus grande vigueur. Tout le monde en convient : payer une rançon, c’est financer le terrorisme et financer le terrorisme dans cette région, c’est créer une menace pour tous les pays plus ou moins directement concernés par ce qui s’y passe. Les questions posées par Algeriepatriotique (article du 19 avril 2013) restent valables : «Si, comme l’affirme François Hollande, la France n’a pas versé de rançon, qu’a-t-elle concédé en contrepartie pour la libération de ses otages ? Comment a-t-elle pu réussir une telle prouesse sans verser ni argent ni sang ? Les ravisseurs, faut-il le rappeler, exigeaient pour libérer ces sept membres d’une même famille, enlevés le 19 février dernier, la libération de membres de leur groupe, prisonniers au Nigeria et au Cameroun. La France et ses alliés camerounais ont-ils satisfait à l’exigence de ces terroristes ?»
Kamel Moulfi
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