Tamanrasset : des citoyens en colère bloquent la route

Pendant plusieurs heures, la route principale, la RN1, qui relie la capitale du Sud au reste du pays a été fermée à la circulation automobile par des centaines d’habitants. Aucun véhicule n’a pu l’emprunter. Les éléments de la police, qui n’ont pas voulu user de la force, ont mis du temps pour convaincre les manifestants d’évacuer les lieux et de libérer la route pour ne pas pénaliser les automobilistes et les voyageurs. Ces manifestants ont déjà occupé la veille le même axe routier, a-t-on appris auprès d’un habitant. Ce mouvement de colère, qui a mis sous tension toute la capitale du Hoggar, a éclaté suite à l’annonce par les services de la wilaya des listes de bénéficiaires de l’aide étatique à l’auto-construction d’habitations. D’après notre source, de nombreux habitants n’avaient pas apprécié le fait qu’ils ne soient pas parmi les bénéficiaires. Selon un cadre de l’administration locale, ce vent de colère était prévisible car l’aide dégagée dans ce cadre reste insuffisante et en deçà de l’attente de la population locale. Il faut souligner que la construction dans le sud du pays coûte très cher, en raison de l’indispensabilité des matériaux de construction. «Tout vient du nord du pays et les revendeurs pratiquent les prix qu’ils veulent. Ils profitent de l’absence de l’Etat qui ne fait rien pour mettre un terme à la bulle spéculative qui touche ces matériaux de construction comme d’autres produits», dénonce notre interlocuteur qui espère que les responsables, aussi bien au niveau de la wilaya qu’au niveau national, prennent conscience des ravages occasionnés par cette situation et prennent les mesures appropriées. «Cela fait dix ans qu’on leur demande de patienter. Mais la patience a des limites», avoue une habitante, énervée. «Les responsables locaux s’engagent encore une fois à mettre plus d’argent dans ce programme pour satisfaire toutes les demandes déposées. Mais on n’est pas sûr qu’ils tiennent leur promesse. Les gens ont en ras-le-bol, j’espère que le message est cette fois-ci bien saisi pour éviter des troubles inutiles», poursuit notre interlocutrice. Outre le logement, le chômage est de plus en plus source de tensions et de colère pour les habitants de Tamanrasset, une wilaya qui semble avoir besoin de programmes de rattrapage.
S. Baker

Comment (5)

    00213
    1 mai 2013 - 8 h 49 min

    Il faudrait faire comme à
    Il faudrait faire comme à Cuba :
    Des centres de distribution pour certains produits subventionnés par l’état.(denrée alimentaire, bouteille de gaz, matériaux BTP…).
    Avec un contrôle biométrique et un suivi informatique.
    .
    De plus, il y a une absence total de contrôle :
    Dans les prix
    Dans les normes de construction
    Dans l’hygiène
    Dans la pollution
    Dans l’informel
    Dans les redevances
    Les services concernés manquent de moyens, sont incompétents en partie et de plus ils sont facilement corruptibles.
    .
    La chose que je retiendrais c’est :«…Les responsables locaux s’engagent encore une fois à mettre plus d’argent… »
    Ce qui démontre que la solution c’est encore le gaspillage alors que si on remplace TOUT les élus locaux de la région par seulement quelques universitaires (au chômage), ils trouveraient des solutions pour créer de l’emploi.

    Anonyme
    1 mai 2013 - 8 h 35 min

    Encore a Tam cela reste un
    Encore a Tam cela reste un epiphenomene. Le pire c’est la kabylie ou ce genre de blocage se passe tous les jours depuis des années.
    C’est vraiment un manque flagrant de civisme et de savoir vivre.

    Azzou
    1 mai 2013 - 3 h 45 min

    Il faudrait radier a vie ceux
    Il faudrait radier a vie ceux qui bloquent les routes des listes des benificiaires et leurs ayant droit ca fera reflechir.

    titoAnonyme
    30 avril 2013 - 21 h 41 min

    Et voila le programme de sa
    Et voila le programme de sa majesté et ses résultats ,le salut de notre patrie c’est dans le changement pacifique et démocratique .

    B-H
    30 avril 2013 - 20 h 08 min

    Il y’a certes peut être un
    Il y’a certes peut être un malentendu entre le gouvernement et le sud du pays, certes le sous-développement est encore là dans des régions sud du pays, mais il serait simpliste de dire que la région a été exclue de la prospérité économique qui s’est opérée en algerie et que les percées qualitatifs qu’a opérées notre pays, n’a touché le sud. L’eau coule en abondance dans notre pays grâce aux réalisations structurantes et notables de barrages etc qui ont permis à l’Algerie de relever le défi de l’eau atteignant ainsi tous les objectifs du millenaire pour le développement, et le sud n’a pas été delaissée. Nul n’a oublié la visite de Son Excellence Abdelaziz Bouteflika à Tamanrasset il y’a 2 ans, pour inaugurer des systèmes de raccordement à l’eau potable, idem pour le logement qui constitue l’épine dorsale du développement en zone rurale et egalement dans une partie du sud du pays. Il est vrai que le rythme de développement, modernisation, productions d’emplois etc, est moins véloce dans le sud ce qui suscite une colère d’hbts qui ont l’impression de ne rien voir venir chez eux. Mais ce n’est pas en commettant des actes de vandalisme, irresponsabilités, émeutes, blocages de route qui provoquent des désagréments, que les protestataires vont êtres entendus. Il faut que cela cesse une bonne fois pour toute. Avoir des revendications pour le logement, emploi etc, est legitime mais ce ne donne pas le droit de risquer d’attenter à la sécurité et stabilité du pays en commettant des saccages, blocages de route etc. La violence n’est pas legitime et personne ne peut la cautionner les troubles. Il est temps que les pouvoirs locaux se décident à sanctionner les fauteurs de troubles. Les émeutes sont de l’incivisme et la population n’y adhère pas, il faut que les émeutiers comprennent qu’ils n’ont pas le soutien de la population pour commettre des délits.

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