A-t-on promis la Coupe d’Algérie au Mouloudia d’Alger ?
Comment expliquer le geste non sportif du Mouloudia d’Alger, dont les dirigeants et les joueurs ont regagné les vestiaires immédiatement après le coup de sifflet final de la Coupe d’Algérie qui s’est jouée aujourd’hui au stade du 5-Juillet ? Le refus d’un club de se faire attribuer les médailles d’argent par un représentant du gouvernement est inédit dans les annales du football algérien. C’est la première fois, en effet, depuis l’Indépendance, qu’une équipe de football adopte un tel comportement irrévérencieux envers les responsables politiques présents au stade et envers l’ensemble des supporters. Cette attitude antisportive traduit-elle un sentiment de trahison après le score favorable à l’USM Alger, alors que d’aucuns pariaient sur une victoire «politique» du Doyen à la veille de l’annonce par les cercles proches du président Bouteflika d’une participation de ce dernier à l’échéance de 2014, pour briguer un quatrième mandat ? Il est difficile, certes, de confirmer l’existence d’un lien direct entre ce qui vient de se passer au stade du 5-Juillet et les manœuvres entamées en haut lieu pour préparer l’opinion publique à un nouveau mandat pour le président sortant. Mais il faut dire que les dirigeants du Mouloudia d’Alger avaient planté le décor, voici quelques semaines, en brandissant une immense banderole avant l’entame d’un match, soutenant la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à la prochaine présidentielle. Il n’est un secret pour personne, en tout cas, que les tribunes des stades ont toujours servi à la propagande, à travers des slogans «concoctés» dans des officines secrètes, allant dans un sens ou un autre et servant de véritable baromètre politique au travers duquel transparaît une tendance au détriment d’une autre. On ne saura sans doute pas à quel degré une telle hypothèse est plausible, mais il est certain que la malaise subit du Président a faussé bien des calculs, jusque dans l’arène sportive.
Réda B.
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