L’Algérie a-t-elle perdu le sens des célébrations ?
En dehors des festivités officielles restreintes, la commémoration des fêtes, notamment nationales comme le déclenchement de la guerre de Libération nationale ou la fête de l’Indépendance, passe presque inaperçue. Les cérémonies organisées à ce sujet sont tellement superficielles qu’elles sont parfois perçues comme une obligation par les officiels. Comme s’il n’y avait que les responsables politiques qui étaient concernés par les célébrations. En effet, à force de vouloir récupérer ces dates ô combien symboliques pour les besoins d’une certaine propagande officielle, nos gouvernants ont fini par les vider de leur substance. N’a-t-on pas intérêt à faire de ces célébrations un moment de communion dont la nation a tant besoin, en ces temps d’incertitudes et de menaces qui guettent à nos frontières ? On voit d’ailleurs à travers le monde, aux USA ou en France, pour ne prendre que ces deux exemples, comment une fête comme celle de l’Indépendance donne lieu à une totale symbiose entre le peuple et ses dirigeants. Le 4 juillet aux Etats-Unis et le 14 juillet en France devraient nous inspirer. Pourquoi ? C’est un moment de fierté et de communion nationale pour les populations qui se précipitent aux défilés organisés ce jour-là par leurs forces armées respectives. Un évènement qui rapproche réellement le citoyen de l’institution militaire, traditionnellement réservée. Les plus âgés d’entre nous se rappellent les magnifiques parades militaires des troupes de l’Armée nationale populaire sur les grands boulevards de la capitale. Le dernier défilé militaire de ce genre remonte malheureusement à la moitié des années 80. Au-delà de la joie qu’un tel moment peut procurer aux citoyens, ces manifestations créent les conditions idéales pour une réconciliation entre les Algériens et leur armée, résolument républicaine.
Amine Sadek
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