Que nous cache-t-on ?
Alors que les Sawiris sont dans la ligne de mire de la justice de leur pays pour avoir enfreint la législation financière égyptienne, il semble que le magnat égyptien continue d’entretenir des relations visiblement privilégiées au niveau de certaines sphères du pouvoir algérien, au point où, à plusieurs reprises, des déclarations pour le moins intempestives de hauts responsables ont profité à son Groupe, pourtant, par ailleurs, complètement embourbé dans des affaires scabreuses. Le milliardaire égyptien a donc tiré bénéfice, à chaque fois, de manière directe ou indirecte, de ces sorties médiatiques pour le moins incompréhensibles, puisque cela s’est souvent répercuté positivement sur les actions de Gon groupe, Orascom Telecom Holding, côté en bourse, au Caire et à Londres. Ces sorties médiatiques étaient-elle réfléchies ou s’agit-il de déclarations où la naïveté le disputait à l’inconscience ? La question mérite en tout cas d’être posée, surtout lorsqu’on voit les jubilations grossièrement ostentatoires des Sawiris dans les colonnes de la presse internationale. Un jeu qu’ils semblent décidément affectionner grâce à leurs entrées dans les médias, notamment américains et britanniques. Il faut dire que jamais la gestion d’un dossier au niveau gouvernemental n’a été aussi ambiguë qu’avec celui de la tentative de reprise de l’opérateur de téléphonie Djezzy. Et l’absence d’une véritable stratégie de négociation et de traitement du cas Orascom a eu pour effet de provoquer un climat délétère autour de ce dossier et d’altérer l’image de l’Algérie sur la scène internationale. Le magnat égyptien arrive, entretemps, à tirer les marrons du feu et à fructifier ses affaires avec la valorisation de ses cotations en bourse, sous l’impulsion de déclarations attribuées à des ministres ou à des sources «autorisées» dans lesquelles on annonce des chiffres mirobolants concernant l’évaluation du patrimoine de Djezzy. Pourquoi une telle surévaluation ? Cela répond à quel objectif ? Y a-t-il des choses qu’on nous cache dans la gestion de ce dossier ?
Amine Sadek
Comment (3)
Les commentaires sont fermés.