Plus de 100 cas de mucoviscidose diagnostiqués en Algérie
Plus de 100 cas de mucoviscidose, maladie génétique, létale, affectant les épithéliums glandulaires de nombreux organes chez l’enfant, ont été diagnostiqués en Algérie, a indiqué, jeudi à Skikda, le Pr Abelkrim Redoui, de l’hôpital pédiatrique de Canastel (Oran). Intervenant lors du 1er Congrès national de pédiatrie, organisé par l’association des pédiatres de la wilaya de Skikda, le Pr Redoui a indiqué à l’APS que ce chiffre, même s’il reste minime, se rapporte à une maladie qui existe bien mais qui est toujours relativement méconnue par les médecins. Le même spécialiste a fait savoir, à propos de cette grave affection, que l’Algérie souffre d’un «retard en matière de possibilités de diagnostic, d’accès aux soins et de prise en charge. Il a également précisé que le traitement de cette maladie «se heurte à des obstacles, comme l’insuffisance de formation des médecins, la non-disponibilité de médicaments et l’insuffisance du test de sueur (dosage du chlore contenu dans la sueur, permettant le diagnostic, ndlr). Le Pr Redoui a souligné que pour faire connaitre cette maladie en Algérie, un projet appelé «mucoviscidose en Algérie» a été mis en place en 2006 avec la collaboration de la Société algérienne de pédiatrie d’Oran, de la Société nationale de pneumo-phtisiologie et des associations de pédiatres d’Annaba, de Constantine, de Skikda et de Sétif. Ce projet a pour objectif, selon lui, l’amélioration du diagnostic et la prise en charge des enfants atteints de mucoviscidose afin de leur faire atteindre l’âge adulte avec une meilleure qualité de vie. C’est à la faveur de ce projet que le test de sueur est aujourd’hui possible à l’hôpital Canastel d’Oran, et dans les CHU de Sétif, de Constantine, de Beni Messous, de Sidi Bel-Abbès et d’Hussein-Dey, a encore indiqué le Dr Redoui. De son côté, le Pr Ahmed Salih Bendeddouche, du CHU de Tlemcen, a évoqué, dans une communication intitulée «démarche diagnostique du retard statural chez l’enfant», les raisons qui incitent à prendre en charge un retard de croissance «aux conséquences multiples». Le 1er Congrès national de pédiatrie, organisé avec la collaboration de la direction de wilaya la santé et de la population, a regroupé près de 500 médecins généralistes et pédiatres de différentes régions du pays, qui se sont vus offrir l’opportunité de partager les expériences dans la prise en charge de l’enfant malade.
Ce qu'il faut savoir de la maladie
Lorsque les poumons sont sains, le mucus qui tapisse les parois des voies respiratoires est fluide et veille à la protection de celles-ci et des alvéoles. Chez une personne atteinte de mucoviscidose, le mucus est épais et visqueux.Il adhère aux parois des bronches, gênant ainsi le passage de l'air. Si le mucus reste dans les bronches, il favorise la croissance d'agents infectieux (virus et, surtout, bactéries) provoquant ainsi des infections. Il est donc très important que ce mucus soit évacué régulièrement avec les bactéries pour dégager les voies respiratoires et limiter la présence de bactéries. L'évacuation est réalisée grâce à la kinésithérapie respiratoire. Sans traitement, les conséquences sont une toux fréquente et chronique avec production de mucus épais difficile à cracher, des infections respiratoires fréquentes et une respiration rapide ou difficile avec à terme dégradation de la fonction respiratoire.
R. N.
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