La LADDH dénonce le refoulement de Mustapha Tlili
La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) a vivement dénoncé le refoulement du secrétaire général de l’Union arabe des syndicats autonomes et membre exécutif au sien de la Confédération syndicale internationale (CSI), de l’aéroport international Houari-Boumedienne. Dans un communiqué transmis à notre rédaction, la LADDH s’est élevée contre cet «acte arbitraire qui trahit la nature autoritaire du pouvoir politique». Mustapha Tlili était accompagné d’une importante délégation de représentants syndicaux italiens, français, espagnols et tunisiens. La police des frontières leur a signifié qu’ils ne rentreraient pas en Algérie et qu’ils prendraient le prochain vol. Pour la LADDH, c’est une atteinte à la liberté syndicale et une attaque contre l’autonomie syndicale. La ligue a assuré que Mustapha Tlili et ses compagnons étaient venus en Algérie pour permettre aux travailleurs sahraouis qui sont dans les camps des réfugiés de Tindouf d’avoir un syndicat autonome. Mais une telle initiative prise en dehors du circuit officiel semble avoir déplu aux autorités algériennes. La LADDH se dit convaincue que le refoulement de Mustapha Tlili vise à «casser» la solidarité syndicale internationale et à mettre hors circuit les syndicats autonomes qui restent très actifs en Algérie. Cela, estime Salah Debbouz, est motivé par la crainte que le «syndicat maison» soit surclassé sur la scène syndicale internationale au profit de l’émergence de syndicats autonomes de plus en plus actifs et très présents sur le terrain. Il s’agit donc pour la LADDH d’un comportement «irresponsable» et «immoral», considérant ainsi que le régime en place est «incapable de renoncer à ses pratiques répressives et à cesser de dresser des obstacles sur le chemin des syndicats autonomes aussi bien au niveau local, régional qu’international». Pour la LADDH, de tels comportements reflètent la vraie nature du régime autoritaire qui rejette tout ce qui ne vient pas de ses officines. Cette ligue regrette que «les invités des travailleurs sahraouis subissent un tel traitement», précisant que le refoulement de Mustapha Tlili et la délégation internationale a contraint les travailleurs sahraouis à tenir leur réunion «seuls», sans l’appui international.
Sonia Baker
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