Le général Khaled Nezzar : «Pourquoi j’ai répondu positivement à la convocation de la justice suisse»
Le général Khaled Nezzar nous a contactés pour nous informer qu’il a choisi de garder par devers lui l’information sur son dernier déplacement en Suisse, «parce que le pays est à un tournant aussi décisif que préoccupant de son histoire». Il a donc jugé qu’il était inopportun de rendre publique une telle information au moment où «les citoyens sont plus préoccupés par le devenir de l’Algérie» que par son procès en Suisse. «Parler de mon procès dans ce contexte aurait été incongru et malséant», a souligné le général à la retraite. Il explique qu’il a décidé de s’adresser à nous après avoir été contacté par un quotidien et pour faire échec à toute interprétation fallacieuse, d’autant que ce quotidien «est connu pour son caractère sensationnel et racoleur». Le général Nezzar rappelle, d’ailleurs, que des informations «fausses ou malintentionnées» ont déjà été rapportées à son encontre à plusieurs reprises. «Que des médias étrangers en parlent, tels qu’Al-Jazeera qui est connue pour son animosité à l’égard de notre pays, à la limite, c’est normal», a-t-il estimé. «J’ai, en effet, été convoqué le 2 mai par la procureure fédérale suisse. Je me suis présenté à 8h45 à Lausanne. L’audience a duré jusqu’à 15h30», précise Khaled Nezzar pour qui «il est inutile de revenir sur les détails, d’autant que ce sujet a déjà été abordé lors de la première audience du 20 octobre 2011». «Quand j’ai reçu la convocation, j’ai décidé de me rendre en Suisse quitte à risquer de m’exposer à une restriction de ma liberté de circulation.» C’est en ces termes que l’ancien ministre de la Défense a décidé de répondre à la convocation de la justice suisse, suite aux plaintes déposées par des militants extrémistes du FIS, appuyés par l’ONG Trial. Pour Nezzar, répondre à la convocation du Tribunal fédéral suisse, bien que celui-ci ait fait preuve d’une partialité flagrante dans un procès éminemment politique, est une question d’honneur. Affirmant qu’il «convient de répondre positivement à la convocation du parquet fédéral suisse», le général Khaled Nezzar n’estime pas moins qu’il lui sera loisible, le moment venu, de «mettre en exergue l’ensemble du contexte politique, juridique et sécuritaire ayant prévalu à l’époque considérée et réaffirmer les éléments à décharge développés dans les mémoires et documents déjà produits». A travers son geste, le général Nezzar dit vouloir défendre sa dignité qui a été «gravement atteinte par l’action engagée de manière précipitée, sinon cavalière» à son encontre, et qui a donné lieu «à une exploitation médiatique outrancière». L’ancien membre du HCE, qui a eu à relever, lors des événements d’Octobre 1988, «l’impérieuse nécessité de proscrire la torture» qu’il a qualifiée de «souillure» et de «pratique indigne», estime cependant que «deux militants du FIS ne peuvent servir de caution et de référence démocratique en matière de respect des droits de l’Homme au point d’émettre un mandat d’amener sans un minimum d’enquête préliminaire». La complicité avérée de Trial, qui a appelé le ban et l’arrière-ban des ONG, surtout parisiennes, en rameutant, comme toujours, la FIDH, l’agent marocain François Gèze et ses «lieutenants» Souaïdia, Samraoui, Ouaguenoune et autre Chouchène, et les militants extrémistes du FIS dissous, est ainsi mise en lumière à travers les éléments d’information fournis par le général Khaled Nezzar, qui se dit «étonné» de retrouver les mêmes témoins qu’en France où toutes les plaintes déposées contre lui ont été classées sans suite : «C’est à croire que ceux qui ont échoué dans leurs vaines tentatives en France ont saisi la perche qui leur a été tendue à la faveur d’une nouvelle loi introduite dans le code de justice suisse, leur offrant la possibilité de porter plainte contre tout responsable politique pour peu qu’il foule le territoire helvétique», ironise le général Khaled Nezzar qui n’a pas manqué de s’excuser auprès de l’opinion publique de cette «intrusion médiatique forcée».
M. Aït Amara
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