Sahara Occidental : l’Algérie met la communauté internationale devant ses responsabilités
Le secrétaire d’Etat algérien chargé de la Communauté nationale à l’étranger, Belkacem Sahli, a estimé, aujourd'hui vendredi, à El-Ayoune (camps de réfugiés sahraouis) que la communauté internationale ne devrait pas se dérober à ses responsabilités relatives au conflit du Sahara Occidental afin de réparer une injustice qui n’a que trop duré. «Il serait opportun, aujourd’hui, de s’arrêter devant le bilan d’une décolonisation en Afrique, chèrement payée, mais qui reste inachevée au Sahara Occidental, dont le peuple continue d’être privé de ses droits fondamentaux, et la communauté internationale ne devrait pas abdiquer mais doit conjuguer ses efforts pour réparer une injustice qui n’a que trop duré», a indiqué M. Sahli, à l’occasion de la commémoration du 40e anniversaire de la création du Front Polisario. Pour M. Sahli, les violations des droits de l’Homme au Sahara Occidental constituent «un autre sujet de préoccupation pour la communauté internationale, comme l’atteste le récent débat au sein du conseil de sécurité de l’ONU», précisant toutefois que «de réels progrès avaient été accomplis au terme de ce débat, à travers une prise de conscience de plus en plus forte». Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté le 25 avril dernier une résolution (2099) sur le Sahara Occidental dans laquelle il a réitéré son appel à une «solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental», tout en soulignant «l’importance de l’amélioration de la situation des droits de l’Homme» dans les territoires occupés par le Maroc. M. Sahli a rappelé, par ailleurs, «le ferme attachement» de l’Algérie au règlement du conflit du Sahara Occidental dans «le strict respect des principes et objectifs de la charte de l’ONU, en parfaite harmonie avec le droit international et avec la doctrine des Nations unies en matière de décolonisation telle qu’énoncée dans la résolution 1514 du 14 décembre 1960 de l’assemblée générale de l’ONU». Il a ajouté que toute proposition de règlement du conflit «devrait nécessairement tenir compte de la volonté du peuple sahraoui de choisir librement son destin». M. Sahli a indiqué que l’Algérie regrettait «l’absence de progrès» dans le processus de négociations engagé depuis de nombreuses années entre le Maroc et le Front Polisario sous l’égide des Nations unies pour trouver une solution au conflit, ajoutant que l’Algérie réitère son appui et son soutien au efforts du secrétaire général de l’ONU et de son envoyé personnel, Christopher Ross, visant à aider les deux parties à parvenir à une solution qui pourvoit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Il a également affirmé que l’Algérie relevait avec «satisfaction» la position adoptée, au mois de janvier dernier, par le 20e sommet de l’Union africaine, qui a « clairement » réaffirmé l’attachement de l’Afrique à la recherche d’une solution au conflit qui permet au peuple du Sahara Occidental d’exercer son droit à l’autodétermination. Un défilé militaire de l’armée de libération sahraouie a ponctué la cérémonie de commémoration ce 40e anniversaire, organisée sous les acclamations de la population sahraouie, qui scandait, à tue-tête, des slogans anti-marocains et pro-indépendantistes. Une très importante délégation de personnalités et de médias algériens et étrangers ont assisté à la commémoration de l'anniversaire de la création du Front Polisario. La délégation algérienne comprenait notamment des membres de la société civile, des partis politiques et des parlementaires, venus exprimer leur soutien «constant et indéfectible» au peuple sahraoui dans sa lutte pour son indépendance. Inscrit depuis 1964 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l’application de la résolution 1514 de l’assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara Occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc avec le soutien de la France.
R. N.
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