Laurent Fabius : «Nous nous sommes réconciliés avec l’Algérie»
Dans une interview accordée le jeudi 9 mai au quotidien Le Monde, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a évoqué le froid qui a existé dans les relations entre Alger et Paris comme une situation dépassée : «Nous avons opéré une réconciliation avec plusieurs Etats importants avec lesquels la France était en froid – Algérie, Chine, Japon, Mexique, Pologne, Turquie.» Aucune autre allusion à notre pays n’a été faite par Laurent Fabius dans cette interview consacrée au bilan de l'action extérieure de la France et dans laquelle – sur la base des extraits dont nous avons pris connaissance – la situation en Syrie a occupé une part importante ainsi que l’intervention de la France au Mali. Deux sujets sur lesquels les deux pays ne sont pas tout à fait sur la même longueur d'ondes. En fait, le ministre français a déjà eu l’occasion, il y a près de deux mois, devant les députés français, d’évoquer les relations entre l’Algérie et la France qu’il a qualifiées d’«excellentes et confiantes» (voir AP du 12 mars 2013). Il a été particulièrement élogieux à l’endroit de notre pays en parlant de «comportement exemplaire» à propos de la position de l’Algérie concernant l’intervention de l’armée français au Mali, ajouté à sa reconnaissance du rôle de notre pays, qu’il juge incontournable dans le traitement de la question du Sahel. Sur l’attaque contre le site gazier de Tiguentourine et la riposte ferme de services de sécurité algériens, on sait que Laurent Fabius avait, en son temps, exprimé son accord avec les «réponses adaptées» de l’Algérie face au commando terroriste. «Les décisions ont été prises par les autorités algériennes et je suis un peu heurté lorsqu'on a l'impression que ce sont les Algériens qui sont mis en cause alors qu'ils ont dû répliquer à des terroristes», avait-il déclaré à l’époque, estimant que «face au terrorisme, il faut être implacable». Par ailleurs, le ministre français montre, au nom de son pays, de bonnes dispositions à continuer à travailler dans un esprit qu’il caractérise «de vérité et de fraternité». La volonté française ne se limite pas à des paroles, mais tend à se concrétiser sous diverses formes en particulier à travers la question des visas et le partenariat autour de l’industrie automobile avec Renault.
Kamel Moulfi
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