Le parti d’Abderrezak Mokri et ses associations satellites veulent imposer le hidjab aux étudiantes
Les islamistes ne renoncent pas au projet d’établir leur hégémonie sur la société algérienne qu’ils ont vainement tenté d’imposer par la violence verbale et physique dès la fin des années 80 avec la «police islamique», puis, dans les années 90, carrément par le biais du terrorisme criminel. Leur véhicule médiatique principal, Echorouk, vient d’annoncer, avec fierté, une campagne lancée par une organisation estudiantine inféodée au MSP d’Abderrezak Mokri, visant à obliger les étudiantes à porter le hidjab. L’été approche et, selon eux, c’est une saison propice au «déshabillé» et au relâchement des mœurs dont ils accusent les étudiantes, comme si mettre le hidjab était une garantie d’intégrité de ce point de vue. La rue est pleine d’histoires, vraies ou fausses, qui démontrent que «porter le hidjab ne veut rien dire». L’argument visant à stigmatiser les filles et les femmes qui s’habillent normalement et à «dédouaner» de tout vice celles qui portent le hidjab ne résiste pas à la réalité vécue et perceptible quotidiennement. La volonté de créer des clivages sur une base vestimentaire est, en fait, une œuvre de division au sein de notre jeunesse. Il y a une diversité vestimentaire chez les femmes et les jeunes filles, particulièrement dans les grandes villes moins soumises à la pression des conservateurs, qui s’est imposée dans l’espace public. Les femmes sont partout, et habillées diversement dans une cohabitation naturelle, sans que cela dépasse les critères de la décence. A moins que cette campagne qui se pare de religion ne soit l’instrument d’un lobby commercial et idéologique, à la fois du hidjab et du vêtement qatari, qui cherche à prendre pied dans un marché prometteur, celui des jeunes filles. Le prétexte avancé pour justifier cette véritable atteinte aux libertés individuelles des femmes augure d’autres actions contre tout ce qui est loisirs ou fêtes. On sait que certains islamistes ont transformé les cérémonies de mariage, exprimant la joie d’un événement heureux, en sorte de rituel d’une tristesse déprimante. A la fin des années 80, des islamistes barbus en kamis et en groupes, patrouillaient, c’est le mot exact, souvent armés de bâtons, pour empêcher les parties de cartes et de dominos durant les veillées de Ramadhan. Revenir plus de 20 ans en arrière, pour replanter un décor qui a conduit au terrorisme combattu par la population et son armée, c’est un défi que se sont fixés les islamistes qui n’ont pas conscience de l’échec qui les attend encore une fois.
Kamel Moulfi
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