Cybercriminalité : l’Algérie parmi les pays les plus vulnérables du continent africain
L’Algérie fait partie des pays les plus vulnérables aux attaques cybercriminelles. Selon le dernier rapport annuel de Symantec rendu public lundi, l’Algérie se trouve à la cinquième place des pays africains les plus exposés au risque de sécurité sur Internet. Elle surclasse certes de grands pays comme l’Afrique du Sud et l’Egypte. Mais elle reste plus vulnérable que bien d’autres Etats comme le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Cameroun ou encore le Nigeria et la Mauritanie, indique ce rapport analysant le risque sécuritaire sur Internet durant l’année 2012. Dans le même document, il est fait état du classement mondial de l’Algérie, passant de la 13e place en 2011 à la 61e place en 2012. Cette légère amélioration s’explique en partie par l’utilisation non massive de l’internet et des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Les principales cibles des cybercriminels sont les entreprises de taille moyenne. Le rapport de Symantec, leader mondial dans le développement des solutions de sécurité et de protection contre les attaques sur Internet, précise que les sociétés de plus de 250 salariés sont les plus menacées. Le nombre d’attaques ciblant ce type d’entreprises a triplé de 2011 à 2012. Une augmentation qui est directement liée à leurs activités lucratives. «Les PME s'estiment souvent à l'abri des attaques ciblées mais les cybercriminels sont attirés par les coordonnées bancaires des entreprises, leurs données commerciales et leur propriété intellectuelle. Les attaquants s'en prennent aux PME dont les mesures et l'infrastructure de sécurité sont souvent inadéquates», relève ce rapport qui a mis en avant, par ailleurs, l’ampleur inquiétante du cyberespionnage qui cible les entreprises industrielles. Ces attaques ont pour but de pirater les données informationnelles de ces entreprises pour les vendre au prix fort aux entreprises concurrentes. D’ailleurs, les entreprises industrielles sont en tête des organisations ciblées par les attaques en 2012, devant les institutions gouvernementales. Selon Symantec, «les cybercriminels visent de plus en plus les chaînes logistiques et les écosystèmes de sous-traitants pour accéder aux informations sensibles des grandes entreprises et à une propriété intellectuelle à forte valeur». Autre cible préférée des cybercriminels en 2012, le marché des smartphones en plein boom. Les attaques sur mobile ont augmenté de 58%, indique le même rapport. 32% de ces attaques ont pour objectifs de collecter des données telles que des adresses électroniques et des numéros de téléphone. «La part de marché d'Android et les nombreuses méthodes de distribution d'applications malveillantes qui existent en font une plate-forme de choix pour les attaquants», souligne-t-on dans le même rapport. Des experts ont déjà fait état du degré de vulnérabilité de l’Algérie à la cybercriminalité qui se développe plus vite que les nouvelles technologies de l’information et de la communication dans notre pays. A la traine en matière des TIC, notre pays n’a développé aucun système de défense contre les cyberattaques. Le risque est grand…
S. Baker
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