Les relations entre l’Algérie et le Maroc s’enveniment : la guerre des mosquées…
Par imams interposés, le Maroc livre à notre pays une véritable guerre secrète en France. Une nouvelle preuve en est donnée par la réaction d'un imam d'une mosquée de banlieue (sous influence marocaine) à la décision du Conseil français du culte musulman (CFCM) concernant la date du début du Ramadhan fixé au 9 juillet et celle de l’Aïd Al-Fitr au 8 août. Khalil Merroun, il s’agit de lui, recteur de la grande Mosquée d’Evry-Courcouronnes, a publié un communiqué qui s’attaque au CFCM et l’accuse mensongèrement d’avoir agi «sans consulter ni la communauté ni les savants», ce qui est faux. Le CFCM a réuni toutes les fédérations qui le composent ainsi que des spécialistes des données astronomiques pour finaliser la mise en place d’un calendrier lunaire basé sur le calcul, conforme aux principes et aux finalités du droit musulman. Sa démarche est guidée par le souci de mieux consolider l’unité des musulmans de France. L’imam franco-marocain agite la menace de la division de cette communauté musulmane. En fait, il s’agit d’une nouvelle péripétie dans la guerre secrète que mènent les services marocains pour casser le CFCM, une institution dirigée par les Algériens et qui est représentative des musulmans de France. La mosquée d’Evry est réputée pour être «un paravent pour dissimuler les activistes intégristes qui œuvrent à l’instauration d’un islam en France proche des thèses monarchistes». Les observateurs connaisseurs de ce lieu s’interrogent s’il s’agit d’«une mosquée ou de la tombe de Ben Barka, le leader opposant marocain assassiné ? Mosquée ou entreprise mercantilise ? Mosquée ou officine où se réunissent consuls, agents très spéciaux et exécutants de toutes les manipulations ? Mosquée ou refuge destiné aux manipulateurs venant de Rabat pour attribuer billets d’avion et séjours touristiques à des personnages considérés comme influents pour renverser le CFCM ? La mosquée d’Evry, située dans le département de l’Essonne, dans la région parisienne, c’est tout cela à la fois», comme l’avait souligné en son temps, en 2006 déjà, le quotidien Le Soir d’Algérie (29 mars 2006) qui avait également tracé le portrait de son recteur, Khalil Merroun, l’homme du Makhzen. «Jouissant d’un don d’ubiquité, il est partout. Dans toutes les manœuvres. Dans toutes les combines. Dans toutes les machinations. Dans les intrigues. Dans les tractations. Les magouilles. Les pratiques frauduleuses. Les déstabilisations.» Ce personnage est «derrière toutes les manœuvres de déstabilisation du CFCM». Ses menées déstabilisatrices visent également «la mosquée de Paris connue et reconnue pour l’islam tolérant, moderne et ouvert qu’elle prône». Il avait été dénoncé pour ses pratiques frauduleuses et ses magouilles avec «des producteurs de viandes (entreprises, abattoirs, fournisseurs…) qui pratiquent les dessous de table et autres astuces pour pouvoir … pratiquer le faux hallal avec toutes les couvertures nécessaires». Mais la grande révélation, fracassante, concernant la mosquée d’Evry, rapportée dans la même édition du Soir d’Algérie, a été faite par un hebdomadaire parisien connu pour la rigueur de ses recherches qui, se basant sur les confidences d’Antoine Lopez, «le dernier survivant du crime d’Etat dont a été victime Ben Barka, l’opposant marocain enlevé au cœur de Paris il y a plus de 40 ans (le 29 octobre 1965)», pouvait affirmer que le cadavre de Ben Barka se trouvait sur le terrain même, acheté plus tard par le roi Hassan II, où a été construite la mosquée d’Evry».
Kamel Moulfi
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