Abderrezak Mokri : «Nous ne soutiendrons pas Bouteflika»
Le nouveau président du MSP, Abderrezak Mokri, se dit certain que les partis islamistes algériens, dont le sien, «obtiendraient la majorité, si des élections propres et honnêtes étaient organisées». Dans un entretien accordé à l’agence de presse allemande DPA, au Caire, Mokri justifie, néanmoins, l’échec de son parti et de ses alliés islamistes aux derniers élections locales, en répétant que «ces élections étaient truquées, comme le reconnaît la commission nationale de surveillance des élections législatives elle-même». Sur la question de la maladie du président de la République, le chef du MSP exige la transparence dans le traitement de ce dossier, avant toute discussion sur l’application de l’article 88 de la Constitution qui prévoit les cas de vacance du pouvoir. Il dément, par ailleurs, les informations selon lesquelles son prédécesseur, Bouguerra Soltani, se serait retiré du parti pour se consacrer à la présidentielle de 2014. Pour Mokri, «rien n’est encore clair sur la scène politique». La seule chose dont il est sûr est que son parti ne soutiendra pas Bouteflika pour un quatrième mandat. Mokri prétend que le passage de son parti à l’opposition «n’est pas dicté par le vent du printemps arabe» qui a porté les partis islamistes au pouvoir dans plusieurs pays arabes, mais plutôt dû au constat des membres de son parti qu’un changement du système de l’intérieur était impossible. Sur les relations de son parti avec la mouvance islamiste dans le monde, Mokri nie toute relation avec le réseau international des Frères musulmans ou avec l’émirat du Qatar. «Nous ne connaissons ni les Frères musulmans ni le Qatar», dit-il sans convaincre. Il avoue que son parti entretient des relations amicales avec des personnalités du FIS dissous. «Le FIS, proclame-t-il, fait partie de notre peuple et nous savons qu’ils aiment leur pays et qu’ils ont beaucoup contribué à sa stabilité». Mokri confirme ici sa réputation de «radical» et qu’il œuvrerait pour le rapprochement avec les courants islamistes radicaux.
R. Mahmoudi
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